28/01/07
Nous sommes à Blantyre, la
capitale économique du pays, depuis quelques jours. En fait de capitale
économique, ce n’est pas bien impressionnant. Ca veut juste dire que l’on y
trouve UN vrai supermarché sudaf, des cyber cafés qui fonctionnent, des
expressos, des garages avec des garagistes et des garages, des pizzas avec une
patte épaisse et beaucoup de fromage. La civilisation, en quelque sorte.
Au sujet des garagistes,
voici notre seule aventure digne de ce nom… Nous avions un gros problème de
parallélisme sur Big Mama, du genre qui nous a bouffé toute une paire de pneus
neufs en 10 000 km. Nous avons réglé ça dans un garage avec des garagistes et
un garage (vous savez le genre de hangar dans lequel les garagistes
travaillent). Nous avons acheté un pneu neuf 150 euros, 50% plus cher qu’en
Namibie. Ca fait un peu mal, mais nous sommes au Malawi, et avant les routes
réputées mauvaises du Mozambique, il vaut mieux.
Nous quittons ce havre divin
de la mécanique automobile, faisons 4 km pour arriver dans un petit backpacker,
et nous installons. Après avoir déchargé la voiture, nous constaterons que le
pneu tout neuf est… à plat. Génial, vive l’Afriiique !!
Nous y sommes donc retournés
hier matin, et ça s’est apparemment réglé de façon honorable. C'est-à-dire que
depuis hier, le nouveau pneu a l’air toujours aussi gonflé.
Hier soir, on s’est un peu
mis minable avec un couple très sympa de néo-zélandais. Les pauvres sont partis
ce matin à 6h. Ca a dut être difficile…
A bientôt pour de nouvelles
aventures…
01/02/2007
Nous avons passé les deux
derniers jours à Blantyre chez Maky, un camerounais installé dans l’ancienne
résidence de l’ambassadeur britannique. Jolie demeure qui domine une partie de
la ville. Maky nous a accueilli avec une chaleureuse poignée de main, le
sourire, de l’humour. Il n’a pas eu peur de nous faire passer par sa cuisine
pour nous montrer la chambre. D’emblée, nous nous sommes sentis chez nous.
Pas de clé sur la porte.
Confiance. Dur dur quand on vient de Namibie.
Au resto, équipe souriante.
Bonne musique. Bonne bouffe.
Bref, nous y étions très
bien.
Hier matin, nous sommes
partis vers le Mozambique !
90 km de route pour arriver
à la frontière, en passant par Milanje. Très beaux paysages de champs de thé,
et surtout du mont Milanje. Il s’agit d’une sorte de grand plateau circulaire,
aux bords en falaises escarpées de granite lisse et gris, couronné de vert et
d’une bonne couche de nuages. Des cascades et rivières déferlent sur la roche
nue en myriades de traînées argentées.
Vue sur une partie du massif de Milanje et les champs de thé
Vue sur une partie du massif de Milanje
Vue sur une partie du massif de Milanje et les champs de thé
Une fois passée la
frontière, nous nous sommes dirigés vers Makuba, à 200km. Nous avons mis plus
de 6h. La piste était mauvaise, très abîmée. J’en avais mal au ventre tellement
nous nous prenions des à-coups et nous étions ballottés.
Nous avons fini de nuit. Quelques
bonnes rincées. Une crevaison.
En chemin, certains villages
indiqués sur la carte n’apparaissent pas. D’autres ne sont pas mentionnés.
Partout, les quelques vieux bâtiments coloniaux sont en ruines. Seuls les cases
et étalages récents construits avec les matériaux locaux, de manière
traditionnelle, sont bien vivants. La guerre civile est passée par là.
A l’occasion de notre
changement de pneu, premier contact avec la population. Impression qui s’est
confirmée. Ils sont gentils, le sourire assez facile. Mon espagnol me servira
bien. Pour Manue, ce sera un peu plus difficile, mais elle compense par de la
déconnade.
Par contre, et il faudra
qu’on s’y fasse, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas en train de
t’entourlouper. Lorsqu’on change de roue (et c’est arrivé une deuxième fois
aujourd’hui) ou qu’on siphonne nos jerricans, ils sont prêt a te prendre le
cric des mains, à t’arracher le croisillon pour le faire à ta place, même si tu
hurle que tu ne veux pas être aidé. C’est très gentil, sauf qu’après ils te
demandent de l’argent…
Arrivée à Mokuba, première
grosse bourgade, vers 19h. Ville aux rues défoncées, ou les dernières traces de
goudron achèvent de disparaître.
Petite pension qui fait très
hôtel-resto de village de chez nous.
Ce matin, soleil ! Une
ville de jour, ça n’a rien à voir. C’est dynamique, il y a du monde, ça parle
dans les rues. Sans oublier ce gentil monsieur qui s’est mis à taper sur le
pare buffle de son camion avec un marteau dés 6h du matin, juste sur le
trottoir en face.
Nous avons abordé les 400 km
pour Nampula avec confiance. Après tout, la carte n’indique t’elle pas que la
route est goudronnée ?
4h30 pour faire les 200
premiers km. Il n’y avait pas de trafic. C’est juste la route.
Sur la carte, c'est une route goudronnée
Dans l’après midi, nous
avons fait les 200km restants en un chouia moins de temps. C’est que sur la
fin, la route était toute neuve. Mais avant, la route était en construction. On
s’est donc tapé de ces déviations ou le châssis raclait la boue et la terre
entre les roues enfoncées dans de belles ornières creusées par les camions. Pas
de berlines, ici… Il n’y a que des 4*4. Et entre hier et aujourd’hui, nous
avons apprécié les qualités tous terrains de notre carrosse.
Paysages sublimes de pains
de sucre de granite qui émergent d’un océan de verdure au coucher de soleil.
C’est beau.
Arrivée de nuit à Nampula.
Grande ville, centre ville moderne et pas trop défoncé. Nous avons atterri dans
un hôtel d’apparence très clean, mais avec de sacrés cafards dans les placards…
Paiement d’avance. Nous avons changé 2 fois de chambre. Et ce n’est pas notre
genre.
La première chambre, une
étuve, avait une clim très bruyante. La deuxième n’avait pas d’eau chaude,
tandis que le lit n’avait pas toutes ses lattes. C’est d’ailleurs la que nous
avons eu la mauvaise idée d’ouvrir un placard. Nous avons accepté la troisième
résignés, car il est tard et que nous ne voulons pas repartir en quête d’un
hôtel. Chambre moins chaude. Pas de clim, un ventilo qui fait un bruit…. Mmmmh.
Pas d’eau chaude non plus. C’est
résignés aussi que nous avons lavé les chiottes et la douche. Enfin, ça nous
apprendra. Il faut vraiment tout vérifier.
03/02/07
Réveil, et avant le p’tit
dèj, Manue est allée poser une réclamation auprès de la patronne de l’hôtel. Ne parlant pas le portugais, elle
choisit un mode d’expression très mimique.
La pauvre femme a vraiment
dut croire que Manue allait lui vomir sur le bureau……
Petit dèj rapide et départ
pour Ilha de Moçambique, cette île que nous attendions tant de voir depuis des
mois.
Mais avant de quitter
Nampula, troisième agglomération du Mozambique, nous aurons appréciés le
délabrement confirmé des villes de ce
pays. Nous aurons même fait racler le châssis de Big Mama dans un nid de poule
record.
Sur le chemin, toujours ces
pains de sucre de granite qui émergent d’une plaine verdoyante. On dirait les
dents d’un colosse gigantesque qui seraient tombées là, autour de nous ;
des molaires, des canines, des incisives.
Après deux heures de route,
voila enfin l’océan indien. Nous traversons le pont de trois km, et nous voila
sur la place.
Ilha est classée patrimoine
mondial de l’humanité, et nous comprenons très vite pourquoi. Il s’agit d’un
bijou de l’architecture coloniale portugaise ; des structures
monumentales, des églises, des mosquées, des places, des ruelles pleines
d’arcades, d autres ombragées de vieux arbres, un vieux fort, un front de mer
planté de filaos, le tout en pastels délavés et un très net parfum
méditerranéen. Mais dans quel état !
Cette ville respire le délabrement et l’abandon, tout
est en ruines et les habitants restants ne font qu’habiter le témoignage d’un
passé glorieux. Peu de vie dans les rues, peu de magasin, pas cafés ni de
terrasses, pas de musique ; les seuls endroits animés sont les plages
égouts des quartiers populaires, où les boutres et les barques de pêcheurs
reviennent avec de belles cargaisons de poissons multicolores, de sèches, de coquillages, et de crevettes.
Rencontre avec un petit gars
du village, Jamal, qui parle anglais et qui arrive même à rentrer en contact
avec Georges.
Depuis notre arrivée sur
l’île, nous sommes accaparés par les vendeurs de brics et de brocs. C’est la
basse saison et donc la vie est plus dure, sans l’argent des touristes.
Georges est doté d’un
pouvoir de dissuasion certain. Quand à Manue, elle se déplace avec toute une
suite d’enquiquineurs pour lui vendre leurs choses et elle n’arrive pas à s’en
débarrasser.
Djamal nous persuade de
passer la nuit dans une petite pension locale, familiale et qui plus est pas
chère du tout. Nous acceptons et sommes agréablement surpris.
Départ pour notre footing,
qui s’avéra sympa, sauf la chaleur et l’humidité accablante.
Dur dur de s’acclimater.
Après une nuit humide,
chaude et pas agréable, nous nous sentons fébriles ; mal de tête, envie de
vomir et douleurs au ventre. Nous décidons d’aller dans le seul hôpital du coin
pour un dépistage palu.
Quelle horreur ! Tout
est en ruine et les quelques pièces utilisées ne sont que d’immondes mouroirs.
Georges ne se souvient pas
avoir vu un tel spectacle même en Afrique de l’ouest.
C’est atroce la souffrance
de cette femme allongée qui cherche de l’air, ce bébé qui ne dit rien et cette
vieille femme qui gémit. Le tout sous les yeux d’un infirmier qui semble
désarmé et pas très énergique ; pour rien au monde nous ne voudrions venir
ici. Nous repartons choqués et guéris de nos petits maux, au plus vite. Le labo
d’analyses est de toute façon fermé le week-end.
Lunch chez Antoine un
français installé ici. Il possède une très joli guest-house. Nous y reviendrons
pour l’apéro pour discuter avec lui.
Nous passons l’après midi à
flâner dans ces ruelles magnifiques. Visite du fort et de son église à la
pointe de l’île.
Touriste français devant le fort
Front de mer et touriste française
Baie des pécheurs depuis l'autre coté
Baie des pécheurs depuis l'autre coté
Georges et Manue
06/02/07
Le soir même Antoine,
convalescent d’un bon palu, nous tint compagnie jusque tard, nous parlant de sa
grande expérience du pays, de sa vie, de ses relations… Rencontre aussi avec
Uwe, un allemand avec un projet de construction de backpacker sur l’île. Nous
avons tout de suite accroché avec lui.
Le lendemain, Manue s’est
réveillée avec une bonne turista. Je passe les détails liquides de cet épisode.
Elle était très fatiguée. Nous sommes tout de même partis en exploration des
abords de la baie d’Ilha de Mozambique.
Visite d’un camping (le
seul) à vendre. Visite de la ville en ruine de Lumbo. Même impression que Ilha.
Des ruines et des ruines d’entrepôts et de belles maisons sur le front de mer.
Sur ce dernier, une promenade jadis très certainement agréable, ou l’on devine
de belles balades au coucher du soleil, marchant sur de vieux pavés sous les
flamboyants en fleur. Les maisons sont toujours habitées, mais par des
pécheurs, des locaux, qui squattent plus qu’ils ne vivent dans ces vieux murs.
Lumbo était le port d’approvisionnement de Ilha. La ville est morte lorsque le
pont de 3km a été construit, dans les années 60.
Nous sommes ensuite allés
sur une mauvaise piste menant à un complexe touristique juste en face de Ilha.
70 km de détour car il n’y a pas de bateau qui franchi les quelques km de baie
qui les sépare ( !). Nous faisons demi tour en chemin, Manue n’ayant pas
l’air bien du tout.
De retour à Ilha sous des
trombes et des trombes d’eau. Les rues étaient des rivières ou l’on marchait
dans un cloaque brunâtre jusqu’à la cheville ou plus. Les enfants jouaient
gaiement dans ces mares. Ils s’y lavent. Sous l’eau qui tombe des gouttières,
les femmes se lavent et lavent leur linge. C’est un peu comme une fête. Seuls
ceux qui attendent un taxi au bord de la route ou vaquent à une course urgente
(chercher un coca pour Manue) semblent subir cette misère trempée sous des
arbres ou abris précaires.
Manue commença un traitement
anti-palu. Elle a des symptômes qui peuvent laisser penser qu’elle en couve un.
Dans le doute et malgré ses protestations véhémentes…
Le soir, grande discussion
avec Uwe, qui nous donna bien des détails pratiques et bien des conseils sur
comment démarrer une activité dans ce pays.
Hier, nous nous sommes
rendus à Nacala, petite ville portuaire très active mais très moche dans une
belle baie, port naturel. Des pains de sucre émergent à l’horizon.
Nous dormons chez Arthur et
Sarah, un couple de sudafs installés ici depuis 16 ans. Ils ont monté un centre
de plongée et un petit lodge face à la baie. Ils ont bien galéré, et nous font
part de leur expérience, de leurs grandes difficultés notamment de sécurité, de
personnel, et de leurs espoirs. Ils en ont chié. Mais peut être ont-ils un
petit tempérament marseillais !!!!
Ce matin, réveil tôt, car
dans la tente, l’humidité et la chaleur étaient invivables. Nous sommes partis
nous balader vers les plages. Ce n’est pas très engageant. Cette ville est-elle
vraiment destinée à un avenir touristique ? Plutôt à devenir une ville
portuaire et industrielle, avec tous les problèmes de criminalité qui ne
s’arrangeront pas.
Les locaux semblent être
juste intéressés par le pognon des blancs. Ils tendent la main en disant
mogné-mogné ou dignero, et ça a le dont d’enrager Manue. Mais pour qui nous
prennent ces gens ?
Sur une piste ravinée, nous
éprouvons des difficultés à remonter une pente ravagée par les pluies. Des gars
travaillent à améliorer la piste pour q’un camion puisse passer. Ils veulent
nous faire payer le passage sur la partie la plus carrossable, et se mettent
dessus pour nous empêcher d’y passer. Ca nous oblige à passer dans la partie la
plus abîmée et molle. Nous devons nous arrêter et dégonfler les pneus. Ils
restent autour de nous, ne nous aident évidemment pas, nous demandent de
l’argent pour avoir le privilège de nous regarder. Manue pète un câble. Nous
passerons tout de même, mais tant pis pour la plage.
Un peu plus tard, après de
grandes discussions sur notre avenir au Mozambique, nous décidâmes, tout de
même d’aller profiter un peu de la plage en bas de chez Arthur. Plage gardée,
où on ne risque pas de se faire taxer sa serviette. Enfin, l’eau chaude de
l’océan indien ! J’ai enfilé mes palmes, masque et tuba, et je me suis
précipité dans les algues. Aille ! Une brûlure sur tout le coté du genoux.
Je suis ressorti aussi sec. Je ne sais pas ce que c’était, mais il ne m’a pas
raté. Je suis bien brûlé. Bref, ça aura été mon bain du jour. Suite à ça, Manue
se contentera d’un bain de pieds.
Nous irons tout de même nous
balader sur la plage de sable blanc, en compagnie des trois chiens du patron.
Bateau de pécheurs dans la baie
Bao gravé dans la roche sur la plage
C'est un jeu très similaire à l'awalé
22/2/07
Que d’aventures ces derniers
temps. Ce n’était pas toujours drôle, mais on s’en souviendra…
Par quoi commencer…
A Nacala, nous avons appris
à connaître un peu mieux Arthur. Arthur, comme tous les hommes sudaf blancs, a
guerroyé en Angola, puis au Mozambique. Là ou il sort un peu du lot, c’est
qu’au lieu de considérer cette guerre comme une grosse tache de la vie, ce
monsieur a l’air d’être fier d’avoir rempilé plusieurs fois, d’avoir été
commando. Une sorte de Rambo en quelque sorte. Sa devise : ceux que j’ai
tué, je n’aurai pas besoin de les tuer une autre fois. Nos relations sont
devenues polies après que je le traite d’ex-mercenaire.
Nous avons fait la
connaissance du cuistot, un sympathique jeunot sorti de l’école, et d’un client
qui travaille pour une ONG dans la distribution de fournitures scolaire. Eux,
ils étaient sympas.
Nous avons ensuite repris
notre route vers le nord pour atterrir à Pemba, à 400 km.
Pemba… C’est vraiment le
premier endroit de ce pays qui semble nous retenir un peu.
La ville est perchée sur un
promontoire qui domine une vaste baie cerclée de mangroves d’une part, et
l’océan indien d’autre part, avec de grandes plages.
Les plages sont habitées.
Prés de la ville par le village des pécheurs, un ramassis de maisons de tôles,
de boue et de toits en feuilles de palmiers qui se cachent à l’ombre de grands
cocotiers. C’est de la que partent les dhow, prononcer dâo, sortes de boutres
de toutes tailles qui bravent la houle et le vent pour ramener la pouascaille.
Puis, c’est Wimbi, la plage
touristique, avec son hôtel 5 étoiles, son casino, ses bungalows et ses petites
maisons sous les cocotiers. La, sur les terrasses, le sable blanc a bien du mal
à séduire, tellement il est pollué par les déchets de mangrove et les morceaux
de sacs plastiques.
Mais si on reste sur une
terrasse, à manger des crevettes, ou un poisson, c’est un défilé de gaillards
qui essaient de vendre des poissons énormes, de plus d’un mètre de long. Ils
sont parfois deux à les porter, le trophée suspendu à un bâton.
Et puis il y a ces langoustes…
Je ne savais pas que les langoustes pouvaient être aussi énormes. Certaines
sont 2 ou 3 fois plus grosses que des homards de chez nous. Et ça ne coûte
rien.
Manue n’aime pas le poisson.
Quel dommage. Je m’empiffre de crevettes, de poissons en tous genres depuis que
je suis la. Poisson perroquet, barracuda, rascasse, mérou, etc, etc, etc.
Un peu après Wimbi, nous
nous sommes installés chez Russel, un camping lodge tenu par un Australien
discret, aidé d’un staff sympa. Jaime, le manager portugais, Jürgen, le mécano
sudaf un peu mytho et carrément flambeur, Amish, un jeune gaillard Zimbabwéen.
Un peu plus loin, a la
limite de l’urbanisation, il y’a un phare sur une pointe avec des cocotiers, ou
les vagues s’écrasent dans des récifs de corail mort. Et puis c’est un lagon
qui part vers le sud sur des dizaines de kilomètres, bordé d’une plage toute
aussi longue. La, il n’y a plus rien, mais tous les terrains sont pris a perte
de vue.
C’est que Pemba fait l’objet
d’une spéculation immobilière et touristique frénétique. Beaucoup de blancs
s’installent ici. L’aéroport s’étend et de nouvelles liaisons se mettent en
place. Les chinois squattent pleins de terrains sans rien construire. Les
arabes achètent à tour de bras. Pourtant, ce n’est pas bien grand. 50 – 60 000
habitants dont la grande majorité sans aucun pouvoir d’achat. Mais on mise gros
sur l’avenir touristique du nord du pays, et Pemba peut en devenir le centre.
Des lodges se construisent sur plusieurs îles de l’Archipel des Quirimbas, ou
encore sur des promontoires reculés quasi inaccessibles. Ce sont des cauchemars
logistiques, ça coûte une fortune, mais les investisseurs y croient.
Pour les petits voyageurs
que nous sommes, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Peu de restos. Pas
un supermarché. Un centre historique délabré et sans intérêt. Russel est le
seul à pouvoir héberger des gens comme nous. L’offre d’hébergement laisse
clairement à désirer.
Mais chez Russel, on est
bien, le bar est animé, et on y rencontre du beau monde, dont des français.
23/2/07
<suite>
Il y eu ce dimanche qui
avait démarré si tranquillement. J’avais une révision à faire sur Big Mama avec
Jürgen. Quand Ian, un grand gars sec, sudaf, gardien d’un lodge fermé pendant
la saison des pluies, débarque.
24/2/07
Interruption hier due au
débarquement d’Isa, puis de quelques copains.
<suite du récit>
Ian nous a proposé une
ballade avec quelques uns de ses amis sur le bateau de plongée du lodge. Nous
étions une dizaine ; Smitty et Laura, deux personnes que nous apprendrons à
apprécier ; Hank, une montagne et sa femme maigre à te rendre
malade ; George, un mozambicain, second de Ian ; Jürgen, Jaime et je
ne sais plus qui d’autre. Nous étions dix.
Nous avons tous embarqué
dans le Land Rover de Ian, acheté des bières, et avons pris la direction de la
plage de Wimbi, ou nous avons embarqué.
Le temps était superbe, nous
avons fait un petit tour dans la baie, croisé les dhow, vu des plages et des
mangroves, aperçu des dauphins. Et bien entendu nous avons piqué une tête.
L’eau est bonne ici… chaude…
De l’autre coté de la baie,
se trouve le lodge. Un hôtel plein d’étoiles superbe, un peu négligé du fait
qu’il n’y a pas de clients et que l’eau des pluies tropicales envahi tout en de
grandes flaques. Ca faisait un peu Shining, sauf que l’ambiance était à la
fête. Ian nous a invité à dîner la. Il a remis le générateur en route, et
revoilà l’eau courante, la lumière, la musique à plein tube à la réception. La
nuit est vite tombée.
Ca a été un pillage digne
des huns. Pillage est le terme. Les congélateurs regorgeaient de crevettes et
de poissons. Nous avons décongelé une douzaine de kilos de crevettes énormes,
une vraie fortune en France mais pas grand-chose ici, à en croire Ian. Les plus
grosses rivalisaient avec les queues de langoustes (d’Europe, je précise). Puis
nous avons occupé le terrain : une cuisine super équipée, avec épices et
tout et tout. On s’est fait un de ces gueuletons !!!
Grosse bouffe - Jorge, copine de Hank, Hank, Jaime, Jurgen, Georges
Grosse bouffe - Les mêmes plus de dos Laura et Smitty
Nous n’avons évidemment pas
pu tout manger.
Pendant le repas, un orage a
éclaté. L’extérieur est devenu hostile, et nous nous sommes barricadés à
l’intérieur. Il faisait nuit, on ne voyait rien dehors.
C’est là que des gardiens
sont arrivés pour nous avertir que notre bateau n’était plus ancré et se
dirigeait vers des rochers sur la plage.
Ca a été vite décidé, comme
aux temps anciens : tous les hommes sont descendus dans l’eau pour essayer
de sauver l’embarcation. Pendant ce temps, les femmes sont restées en haut, sur
la terrasse, sous la pluie, à essayer de distinguer entre deux éclairs ce que
faisaient leurs hommes intrépides là en bas.
Moi, je ne me sentais pas
vraiment intrépide. Dans ce noir absolu, seul les éclairs toutes les 2-3
secondes te donnent un flash d’aperçu des environs. Après avoir réussi à
descendre de longs escaliers à tâtons, nous voila sous la pluie, de l’eau
jusqu’à la taille, une eau bien plus chaude que l’air, à tenir un bateau et à
essayer de s’entendre sur quoi faire. Entre le portugais, l’anglais,
l’afrikaans, le tonnerre, le bruit des vagues, ce sont ceux qui se sont énervés
le plus vite qui ont pris le commandement, non sans des insultes bien senties
en portugais.
Nous avons enfin réussi à
attacher le bateau à un autre tout prêt de la plage. Nous étions tous un peu
bourrés, et nous étions content de s’en sortir ainsi. Une des solutions
envisagées avait été d’aller un peu au large pour amarrer le bateau et de
revenir à la nage. Mais honnêtement, par ce temps et de nuit, nous étions 2-3 à
penser que leur bateau, on n’en avait rien à foutre et qu’il pouvait s’écraser
sur les rochers plutôt que de risquer nos vies.
Un petit coup d’adrénaline
pour Smitty, tout de même. Sur la fin, avant de quitter la plage, il manquait à
l’appel, et nous nous sommes mis à le chercher partout sur le rivage. En fait,
il était déjà monté au lodge.
Puis il y’eu un débat.
L’anorexique voulait absolument rentrer à Pemba car elle travaillait le
lendemain. Seule façon de rentrer : le bateau. Nous avons décidé assez
vite que ce n’était pas grave si elle travaillait le lendemain. D’ailleurs,
elle n’était pas la seule dans ce cas. Hors de question de rentrer à Pemba par
ce temps où on n’y voit goutte, des grosses vagues et tout et tout. On n’avait
peut être bu, mais pas à ce point la. De toute façon, le skippeur, Ian, était
dans un coma profond depuis la tombée de la nuit.
Nous avons donc tous dormi
sur des matelas posés à même le sol, dans les halls ouverts à tous vents.
Beaucoup de moustiques. Malgré les linges épars qu’on a réussi à grappiller
pour se couvrir, nous nous sommes faits bouffés. Chacun son tour.
Réveil à 5 h,
taratataaaa ! Nous avons un peu rangé, et avons embarqué sur le bateau.
Retour au camping à 6h30. Quelle soirée !!!
25/2/2007
<Suite>
Puis, il y’eu Ibo. Ibo,
c’est une île à 30 minutes en Cessna au nord d’ici. Donc ce n’est pas très
loin, sur le papier. J’y reviendrai.
Parmi les français que nous
avons eu l’occasion de rencontrer ici, il y’a Isa et sa mère Jeannine. Isa
vient d’emménager ici, elle arrive des caraïbes, ou elle vendait des bateaux
pour les métropolitains en mal de placements fiscaux. Jeannine vient de vendre
un petit lodge sur Ibo, un endroit qu’elle avait soutenu et construit de ses
mains. Jeannine est une peu la légende française du coin. Ca fait 20 ans
qu’elle est là. Et malgré son bras dans le plâtre et son cancer, elle a encore
bien de l’énergie à revendre. Elle tient aujourd’hui un bar sur le front de
mer, et elle s’apprête à reconstruire quelques bungalows et un autre bar.
Florian a une petite maison
sur Ibo. Il est accompagné par son pote Rico. Ils vivent tous deux en Egypte,
sur la mer rouge. Ils ont parmi les pires boulots au monde. Florian est
instructeur de plongée. Rico est instructeur de kite surf.
Manue et moi avons donc
tellement entendu parler d’Ibo que nous avons décidé d’aller voir. Ce n’est pas
loin, à 135 km par la piste. Nous avons donc embarqué Florian et Rico, et nous
voila partis avec une Big Mama sensiblement allégée. Ce n’est qu’une petite
expédition. Manue avait tout de même insisté pour que nous prenions un jerrican
d’eau potable et de quoi manger, au cas où.
Nous avons mis 4 heures pour
faire les 135 km. La route était mauvaise. Très mauvaise. Beaucoup de boue.
Et surtout des passages à
gué à n’en plus finir, aménagés en béton. Des sortes de trous de 1 mètre de
profondeur sur 5 de large, aux bords très inclinés. De quoi casser la voiture
si tu arrives un peu vite. Et c’est qu’ils sont parfois durs à voir. Combien de
fois avons-nous bloqué les roues au dernier moment, combien de
« meeeerde ! », combien de fois avons-nous eu l’arrière de notre
mascotte rebondir élégamment tels les ballerines hippos de fantasia, le bruit
de casserole en plus ? D’après Florian, il y’en a plus de 140.
Bien contents d’avoir une
Big Mama en pleine forme et sérieusement révisée.
En fin de compte, nous
arrivâmes dans des marais de mangrove, sur un tout petit bout de péninsule de
glaise et de sable, avec un gros baobab qui semble marquer cet endroit de son
charisme tranquille.
C’est là, Ibo ? Bin
non, c’est plus loin. Il faut prendre un bateau.
Florian a trouvé un pécheur
ivre prêt à nous embarquer dans son dhow.
Combien de temps jusqu’à
Ibo ? 1 heure, nous dit t’il.
C’est que le soleil va
bientôt se coucher, et il ne fait pas bon se retrouver trop tard en mer.
Préciser qu’un dhow, ça n’a pas de moteur, ça prend un peu l’eau, et que ça
n’avance pas bien vite car c’est lourd. Leurs grandes voiles triangulaires ont
bien du mal à avancer par vent contraire, vu qu’il n’y a pas de quille.
Nous embarquons tout notre
matos, et nous voila partis. Nous sortons de la mangrove, et apercevons de
beaux gros orages à l’horizon. Ouche !
Combien de temps pour Ibo
redemande Florian ? 5 heures nous répond le pécheur.
Quoi ? Mais à quelle
heure arriverons nous ? Vers 1 h du matin.
Ca fait bien plus de 7
heures à passer dans cette coquille de noix. Nous regardons avec angoisse les
orages. Ca ne va pas du tout, mais alors pas du tout. Demi – tour !!!
Nous déchargeons tout, et
regagnons une petite enceinte ou nous avions déposé la voiture. C’est la que
l’idée de Manue de prendre de quoi boire et faire à manger se révèlera très
judicieuse. Si ça avait été moi qui avais eu le dessus, nous aurions été
bien !
Nous bivouaquons là, au
milieu d’escadrilles de moustiques particulièrement voraces. Vivement la tente
et la moustiquaire !
Mangrove et bateau à marée basse
Mangrove et bateau à marée basse
Mangrove et bateau à marée basse
Le lendemain, il fallut
attendre la marée haute. Puis nous avons trouvé un autre bateau avec d’autres
pécheurs, et nous avons pris la mer. Il n’y avait pas de vent, et les gars
devaient pousser avec des perches tout au long du trajet.
Florian et les pécheurs qui poussent
Très jolie mangrove. Des
échassiers, des aigles pécheurs.
Après 2h30 de navigation
tranquille, nous arrivons à Ibo.
Nous débarquons, marchons un
peu dans la boue du littoral, et arrivons à la petite maison de Florian ou nous
plantons notre tente.
Ibo fait partie de ces
endroits uniques au monde par leur atmosphère et leur histoire. Ce fut un des
premiers lieux colonisés par les portugais dans le pays. La ville a été
capitale de région jusque dans les années 60, lorsque l’administration décida
de déménager à Pemba. La ville se vida alors de sa richesse, de ses
commerçants, de ses fonctionnaires. Les écoles fermères, les maisons se turent.
Les buissons envahirent les maisons et les rues, puis ce sont les arbres et les
figuiers qui entamèrent les toits et déchaussèrent les pierres des murs. Reste
une petite population de 7000 âmes, fortement métissée, aux traditions très
fortes, isolée dans son île, protégée par ses marais et ses mangroves, habitant
des ruines dont ils ne savent pas grand chose.
L’île commence à ré émerger,
à se faire connaître, grâce à un tourisme au compte goutte. Nombre de visiteurs
achètent une ruine qu’ils retapent ou pensent retaper un jour.
Ce lieu est hors du temps.
Hors du monde. Pas d’électricité. La génératrice est en panne depuis plusieurs
mois. Pas de voitures. L’aéroport est à 5km de la ville. Il faut marcher pour
en revenir. Chacun a son puit dans son jardin. Depuis quelques temps, il y a
une antenne Gsm ici. La modernité se fraye donc tout doucement un chemin.
Le centre ville, c’est un
bar resto discothèque qui draine le peu d’argent des habitants. Un peu plus
loin, à 300 m dans des rues envahies d’herbes et de buissons, où seul un
sentier est clairement délimité, deux petites épiceries quincailleries. Devant,
quelques jeunes filles vendent leurs pains et leurs beignets.
Que mange t’on à Ibo ?
Du riz importé du continent. Et du poisson. Du poisson à foison. Des crabes
énormes, des langoustes, des crevettes. Et ça ne coûte vraiment rien. Par
exemple, j’ai acheté 5 kilos de crabes pour 3 euros. Sans négocier.
Les occidentaux qui sont
restés ici un peu longtemps en sont dégoûtés, et élèvent des poules et des
canards pour leur auto consommation.
Qu’est ce qu’on ne donnerai
pas pour une tomate, un avocat. C’est que Manue, qui ne mange pas de poisson, a
dut défendre bec et ongles sa réserve privée contre les appétits des résidents.
Les jours sont vite passés.
Nous avons exploré les rues endormies, marché sous un soleil accablant et dans
une humidité totale dans ce décor qui semble tout droit sorti d’un film. Le
vieux fort, l’église, la plage avec tous les bateaux échoués à marée basse.
C’est beau et mystérieux à la fois.
Petit fort au coucher de soleil
Bateau de James au coucher de soleil
Bateau de James au coucher de soleil
Certains rituels se sont
installés, comme aller chercher le pain, les bières dont le stock semblait
perpétuellement à sec. Et refaire mes pansements.
C’est qu’en arrivant à Ibo,
j’avais un orteil orné d’un magnifique gros bouton infecté, d’un autre virant
au furoncle sur le genou droit, et enfin un tout petit bouton douloureux sur le
genoux gauche. Les deux premiers se soignèrent plus ou moins bien, mais le
dernier doublait de volume chaque jour, et devenait un soucis permanent, au
point que je refaisait mon pansement plusieurs fois par jours, et que je me
suis mis à prendre des antibiotiques pour éviter une septicémie.
C’est finalement ce furoncle
qui précipitera notre retour vers Pemba.
Nous avons appris à
connaître ses habitants. Les gens sont gentils, aimables.
01/03/07
<Suite>
Il y a James, un anglais
installé chez Florian. Il se fait faire son propre bateau, une sorte de gros
dhow ventru qui ne semble pas destiné à faire des régates.
Il y a Ija, le gardien de
Florian. Un gaillard très sympa qui prenait plaisir à nous donner des leçons de
portugais.
Dimitri, qui habite seul une
grande bâtisse coloniale qu’il retape tout doucement. Lui aussi a son bateau,
mais il semble beaucoup plus… profilé. Il a notre age, mais il fait un peu
gourou, avec sa grosse tignasse et son air calme. (et sa beauté fatale, d’après
les miss qui m’entourent)
Le dernier soir, Florian
avait organisé avec Dimitri, James, Rico et nous une grosse fête pour tous ses
amis retrouvés après 1 an d’absence de l’île. Ce fut une sacrée organisation.
Il fallut tuer et dépecer
deux chèvres, les couper en morceaux. Puis des femmes sont venues faire la
popote toute l’après midi. Dimitri dégota 80 litres de vin de papaye. Il y eu
même une sono, maniée avec enthousiasme par Lucas, un zimbabwéen. Enthousiasme
mais peu de brio, tellement l’ampli crachait, vu la chaleur et le niveau du
volume. Les gens commencèrent à arriver. Interdiction de boire, sinon, il ne
restera rien pour le début de la fête.
Georges passe devant la maison de Florian
Celui la, on ne sais pas qui sait. Il voulait juste qu'on prenne sa photo avec ce cahier.
Un peu après la tombée de la
nuit, la pression devint très forte, et il fallut ouvrir les vannes. Les
jerricans de vin se sont vidés à une vitesse proprement incroyable. Au bout
d’un moment, on se rendit compte qu’il manquait un jerricane de 20l de vin. On
le retrouva après une enquête diligente sous la table de mixage de Lucas. Ce
dernier était déjà complètement pété, et il niait évidemment le crime. La
distribution de vin put recommencer, non sans le scandale qu’animait notre ami
Lucas, qui essayait de récupérer « son » bidon.
Ija (droite) et Lucas(avec la casquette)
Des jeunes filles du village
s’assirent en tailleur, et se mirent à danser et chanter sur un rythme de
tambours très entraînant. Ca faisait un peu bizarre de les voir se démener pour
danser assises avec un petit voile sur la tête. On aurait dit que ces poses
imposées étaient récentes et qu’elles essayaient d’adapter le programme à ces
contraintes. Mais c’était très sympa, il y avait de l’ambiance.
Il y eu juste une
interruption par… Lucas, qui s’est imposé au micro dans une longue complainte
éthylique qui ressemblait vaguement à un chant. Une fois le micro débranché, la
fête repris de plus belle.
Puis ce fut le tour de la
danse des fers. Des gars se mirent à danser sur un rythme effréné en agitant
des sortes de pics à brochette. Puis ils commencèrent à se piquer dans le
ventre, dans des mouvements de plus en plus violents, saccadés et spasmodiques,
se poignardant encore et encore et encore. C’était très impressionnant. C’était
le clou du spectacle, bien évidemment, et ça valait le coup d’œil.
Georges
Retour vers Pemba ;
nous retrouvons Big Mama après deux heures de bateau (dhow) ; nous nous apercevons très vite que l’orage est
passé par ici aussi. C’est donc sur une route boueuse, lourde et glissante
qu’il va falloir conduire en sachant qu’il est déjà tard et que nous arriverons
de nuit.
Georges fera le gros de la
route comme un chef, nous dépatouillant avec succès d’une glissade en pente.
Et voilà ! Russel’s
place nous attend, nous y prenons un bungalow.
Manue
Le lendemain, la priorité
était mon furoncle, une sorte de machin protubérant de 2 cm de diamètre. Nous
sommes allés à la clinique locale, réputée bien plus propre et efficace que
l’hôpital publique, même si ce sont les mêmes docteurs. Effectivement,
l’endroit était rassurant.
Après une visite médicale,
le toubib me remis entre les mains de deux infirmiers chargés de nettoyer mon
petit bobo.
Sans anesthésie, ils
entreprirent d’ouvrir le furoncle à coups de scalpel et en tirant avec des
petites pinces. Les salauds ! Ils ne m’ont pas raté. J’ai dégusté. Par
moments, ils étaient à deux à presser de toutes leurs mains et de toutes leurs
forces pour sortir le pus.
Après quelques cris lâchés
par votre aimable conteur, et bien des gesticulations, ils affichèrent
triomphants au bout de leur pincette un gros morceaux jaune, et me dirent
regarde ! Regarde ! On l’a ! Je n’ai pas vu grand-chose, mais je
crois que c’est à ce moment là que Manue, qui me tenait vaillamment la main, a
failli tourner de l’œil.
En fin de compte, je suis
reparti de là avec un trou dans le genou surprenament propre, bien rond et
profond, dans lequel on pouvait aisément enfoncer la première phalange du petit
doigt.
Depuis, je cicatrise.
Georges
Nous commençons à connaître
un peu de monde ici ;
Ca et là nous entendons
parler de terrains, de maisons de possibilités, de spéculations .bref….
La plage devant chez Russel à marée basse
Depuis notre arrivée, nous
parlons de suivre la côte vers le sud, sur 20 km.
Murrébué, est le nom de ce
village menant à une plage digne de nom.
Ce cordon de sable blanc
tranché par une eau turquoise, émeraude, vert d’eau. Tous ces dégradés de
cartes postales, des bans de sables apparents aux grès des marrées. Pour ma
part c’est cela que j’attendais, avoir le feeling, sentir et aimer un endroit a
l’instant même. Juste a 20 minutes de Pemba; idéal.
Nous sommes ensablés sur la plage
La plage ou nous voudrions nous installer
Vue sur la végétation et la mer
Manue
Lorsque nous sommes arrivés
ici, nous étions un peu à part, pas trop intégrés parmi les habitués de Russel.
Mais avec chaque jour qui
passe, de plus en plus de monde vient passer un peu de temps sur la terrasse de
notre bungalow.
Hier soir, tout le monde
était sur notre terrasse, et personne au bar de Russel. Nous avons notre propre
musique, du vrai café, des cendriers, et nous avons même ramené un banc pour
caser tout le monde. L’audience a nommé ce nouveau lieu de débauche le Château
Saint-Georges. Jaime, le manager de Russel, ne nous en veut pas trop, je crois.
Les boissons viennent toujours de chez lui…
Georges
En ce moment l’ambiance est
un peu morose, j ai besoin de rentrer en France. C’est une nécessité. Je dois
mettre en suspend tout ça.
Alors c’est décidé je rentre
en France ; mais quelle galère !!!! Ici à Pemba il y a deux agences
de voyages, du moins qui essayent ; trop peu de possibilités, coordonner
les vols locaux et les correspondances de Johannesburg ou Dar Es Salam, payer
en carte bleu oui mais avec le porteur de la carte au check in, et comme ma
carte a expiré, c est dur dur.
Finalement nous rentrons ensemble pour trois semaines.
Moi je suis ravie.
Manue
-
Forte odeur de caoutchouc
brûlé alors que nous allons en ville. Arrêt. Ce sont les lames de métal de la
suspension arrière droite qui sont sorties de l’alignement, et frottent contre
le pneu. Un pneu tout neuf. Ca vaut 150 euros un pneu comme ça. Ouf ! Nous
voilà donc à coté d’une école, entourés d’une foule de badauds
« mécaniciens ». J’ai passé un bon quart d’heure à remettre les lames
en place à coup de marteaux. A la fin, Manue a demandé de l’argent à la foule
pour le spectacle. Cause : les visses des étriers qui s’étaient
desserrées. J’ai pu réparer au campement.
-
Sur une piste, je dis à Manue,
suite à une petite remarque de sa part sur ma conduite, que je n’ai jamais
heurté un mur ou un poteau de ma vie, et patati et patata… 30 minutes plus
tard, sur une marche arrière, je heurte un gros poteau en bois. La barre de
soutien des gonds de la porte arrière est cassée. Ca nous vaudra une visite de
3 heures chez le carrossier.
-
La porte passager qui n’arrête
pas de s’ouvrir toute seule. Un peu gênant. Suite à une visite chez ledit
carrossier, ça va un peu mieux.
-
Sur une plage de sable blanc,
entre océan d’émeraude et cocotier, ensablement. On s’en sortira sans trop de
mal.
-
Sur un petit chemin menant à
une plage, l’arrière s’enfonce dans une sorte de tourbe jusqu’au châssis. Mais
nous sommes rodés. En 30 minutes, on s’en sort.
-
Suite à un lavage au karcher
de la voiture et du moteur, Big Mama ne démarre plus. Le fil d’alimentation
électrique de la tête de delco, complètement rouillé, a lâché. Heureusement que
nous sommes dans un garage. Ce serait arrivé en brousse…