03/01/07

 

Ce matin, évènement sensationnel, de portée internationale : non, non, il ne s’agit pas de l’exécution de Saddam Hussein, c’était la semaine dernière. Vous ne devinez pas ?

Nous avons eu du soleil ! Un grand beau ciel bleu ! Cela faisait bien 3-4 jours que ça n’était plus arrivé. De la pluie, de la pluie, et encore de la pluie. J’exagère un peu. Entre deux pluies, nous avions parfois une averse, ou un orage.

Tout était mouillé. Nos fringues puaient l’humidité, avoir une serviette sèche était impossible. Mes outils rouillaient, les serrures se grippent, Big Mama souffrait…

 

Nous avons fait 190 km de route vers Choma, étape intermédiaire vers le lac Kariba.

Nous avons eu la joie de nous faire arrêter par la police zambienne. Nous sommes repartis avec un joli papier et 54 000 kwechas (10 euros) en moins. Motif : pas de triangle. J’hallucine !

 

Nuit dans une ferme,  sur un camping sans intérêt. Il fait frais.

 

 

05/01/07

 

Hier, nous nous sommes dirigés plein sud après un bref arrêt logistique à Choma. Plein sud vers le lac Kariba.

En chemin, nous nous faisons contrôler par les flics. « Avez-vous un triangle ? » Et la, nous avons répondu en cœur « OUIIIIII !!! Nous venons de l’acheter, vous voulez le voir ?»

Ils ont du se passer le mot à la radio. Le gars, même s’il a souri, avait visiblement l’air déçu.

 

Nous avons aussi acheté de vrais beignets africains, des petites bananes savoureuses. Ca nous a fait notre déjeuner.

 

La route menant au lac descend un escarpement. Collines, montagnes, villages, verdure à gogo… Forêts, cultures, bananiers, papayers… Les gens nous saluent, les enfants appellent, les chèvres et vaches traversent juste devant nous et il faut freiner. De beaux et gros baobabs semblent nous accompagner dans notre périple, comme des totems immuables posés là pour qu’on puisse les admirer en passant.

piste vers le lac Kariba

 

Nous arrivons à un camping au bord du lac. Très beau le lac. Pas beau le camping. Un autre camping un peu plus loin. Pas beau non plus. Retour en arrière de 17 km. Et 60 km plus loin, après plus d’une heure de piste pénible pour les 30 dernières bornes, nous arrivons à destination.

passage à guet

Le clubhouse, superbe. Un camping mignon avec des petits bungalows de lilliputiens, mais pas cher. C’est tenu par une italienne. Le bar et la piscine dominent le lac, ou il vaut mieux ne pas se baigner. En plus de la bilhardioze, c’est infesté de crocs et d’hippos. D’ailleurs, nous avons pour voisins la plus grande ferme de crocodiles du Nil au monde. Enfin, c’est ce qu’ils disent. En tous cas, c’est sur et certain, c’est infesté de crocodiles.

vue du lac depuis le clubhouse

 

Nous nous installons dans un bungalow. Le grand luxe, quoi. Il fait beau, ciel bleu, la vie est belle.

 

Ce matin, après une grasse matinée bien méritée (ne demandez pas pourquoi)… enfin disons plutôt vers midi, nous n’avons rien fait. Puis, après avoir bien glandé intensément, nous nous sommes décidés à aller faire un tour au bord du lac.

Belles trace d’hippos. Rester bien à l’écart du bord à cause des crocs. Je crois même en avoir vu un tout petit, qui s’est réfugié dans les hautes herbes.

arbres morts sur le lac

cormoran

souche et Manue

bateaux

algues et arbres

 

Un peu plus tard, alors que nous étions décidés à passer un moment de labeur intense dans les chaises longues, au bord de la piscine, la patronne est venue nous proposer une ballade sur le lac, sur une sorte de gros bateau à fond plat. Nous nous sommes donc résignés à la suivre, à contre cœur.

 

Le lac Kariba… C’est immense. Plein d’îles, ex collines et montagnes isolées par la montée des eaux, lorsque l’homme a inondé la vallée. Aux abords des rives, des milliers d’arbres morts, blanchis et secs, pointent leurs branches nues et cassées hors de l’eau, témoignages tristes d’une forêt disparue.

arbres morts sur le lac

Manue en croisière

sur le bateau

Des barques de pécheurs, des oiseaux, dont les célèbres aigles pécheurs (traduction de l’anglais. Le nom français, c’est pygargue vocifère, mais c’est imprononçable)

barque de pêcheurs

arbres morts sur le lac

Sur les îles, des impalas, des élands du cap, des gnous, des antilopes roannes, des hippotragues noires. Parfois si on a de la chance, on peut même voir des éléphants ; ils nagent d’île en île. Ils viennent du Zimbabwe, d’ou ils fuient le braconnage.

 

L’orage gronde au Zimbabwe. Ca vient vers nous. Nous revenons au coucher du soleil. La pluie ne tarde pas à arriver.

bateau

coucher de soleil

 

Bonne nuit…

 

 

09/01/07

 

Le 6/1. Lors d’un déménagement de notre bungalow vers le camping, Manue a réussi à enliser la voiture, alors qu’il n’y avait que 100m à peine à faire. Mais son prince est arrivé sur sa monture blanche, il pris le volant, et a demandé à la belle d’aller patauger dans la boue et de pousser la bagnole … La manœuvre du sauveur a bien évidemment fonctionné.

Les méthodes africaines sont décidément très efficaces.

 

Le 7/1. Nous avons quitté le lac Kariba et ses eaux orageuses.

 

La piste était beaucoup plus abîmée qu’à l’aller, vu les trombes d’eau qui étaient tombées. Mais Big Mama s’en est sortie sans problèmes.

Toujours aussi jolis paysages.

Lunch, bananes et beignets achetés au bord de la route par Manue avec rires et mimes.

 

Puis nous avons enfile les 300 km de goudron qui nous séparaient de Lusaka. Nous sommes arrives au camping Eureka en fin d’après midi. Arrivée remarquable…

Des zèbres, des buffles, des impalas, des cobs… Ils avaient envahi le camping, et nous avons monté notre tente à quelques mètres d’eux. Extra !

Pourtant, le camping n’est qu’à 10 km de la capitale, mais la réserve privée du camping est bien fournie.

buffles dans le camping

campement

 

Dans la soirée, alors que nous venions de nous coucher, c’est un pet tonitruant qui est venu introduire un quiproquo tue-l’amour…

« C’est toi ça ? »

C’était un impala à 1 m de la tente.

 

Ce soir là, nous avons aussi fait la connaissance de Gary, un blanc zimbabwéen avec un vieux land cruiser encore plus antédiluvien que le notre. C’est d’ailleurs cela qui nous a rapproché au départ.

Gary a été guide safari (chasse et photo) une bonne partie de sa vie. Il a quitté son pays voici 6 mois pour s’installer en Zambie. Au Zim, la situation était devenue trop intenable pour lui.

C’est un personnage attachant, usé avant l’age, une âme perdue.

Ses plans en Zambie ont échoué, et il se tourne maintenant vers le Mozambique. Nous émettons d’ailleurs l’idée d’y aller ensemble.

Je me suis alors dit que si ça continue comme ça, et si touts les réfugiés blancs d’Afrique australe ont eu la même idée, c’est à la tête d’un véritable convoi de colons sur Land cruisers que nous franchirions la frontière du Mozambique.

Manue et Garry

 

Hier, nous avons passé la majeure partie de notre temps à Lusaka, dans un centre commercial moderne.

Lusaka est comme beaucoup de capitales africaines. Quelques gros immeubles au centre, dont certains peut-être abandonnés, et en tous les cas très mal entretenus, de la pollution, des trottoirs un peu défoncés, un trafic impressionnant. Sur ce dernier point, le gabarit de Big Mama est un avantage déterminant.

Du monde partout. Et des grands marchés par ci par la, ou tout est rien s’achète et se vend.

 

Aujourd’hui, c’est d’ailleurs dans ces marchés que nous avons passé la majeure partie de la journée.

Moi, je fais mon blasé, mais Manue est émerveillée par tout ce qu’elle voit, cette ambiance. Elle se sera un peu lâchée, d’ailleurs, niveau shoping.

Quelques grandes premières, d’ailleurs, pour Manue. Premiers taxis collectifs urbains, premières négociations prés d’égouts aux effluves délicates, tout en couleurs et rires malgré tout.

C’est génial ; car sa première expérience sur un marché africain, à Livingstone, s’était assez mal passée. Probablement un malentendu. Et là bas, il y a trop de touristes. Les rapports sont un peu malsains.

Aujourd’hui, nous n’avons pas vu d’autres blancs de la journée. Alors que nous nous baladions, nous entendions en permanence cet étonnement : M’zoungou ! Des blancs !

 

11/01/07

 

Hier. Réveil plutôt tranquille ; Gary bien plus matinal que nous part pour le Zimbabwe pour des histoires de papiers, et donc ira au Mozambique via le Zim. C’est plus court pour lui. Nous le recroiserons très certainement au détour d une piste Mozambicaine.

 

Notre programme à nous : aller au zoo du coin, ou il y a trois lycaons (chiens sauvages). J’avais très envie de les voir mais impossible ! L’herbe est trop haute et il fait trop chaud. Ils restent planqués sous un tronc d’arbre, bien au frais.

grue du paradis

lion castré donc sans crinière

Visitons le jardin botanique du zoo, très joli. Puis nous filons pour Lusaka pour un dernier coup d'internet et les courses avant de reprendre la route.

jardin botanique

fleur de nénuphar

écorce de chêne liège

vue de voiture

travail au champ

arrivée a Lusaka

 

Route magnifique de plus en plus escarpée, très vallonnée très verte et boisée ; plein de villages de part et d autre de la route. Du monde, de très beaux tissus portés autour de la taille en guise de jupe par ces femmes très belles. Elles portent sur la tête des charges énormes et bien sur dans le dos le dernier né. C’est l Afrique.

montagne

 

Beaucoup de kilomètres pour arriver dans un camping en bordure de la rivière Luangwa. En face, c’est déjà le Mozambique.

Petit endroit très joli ou nous sommes seuls et nous nous installons sous le seul abri  tout équipé. Mais voilà qu’après environ deux petites heures pénards, un énorme camion plein de touristes, nous demande de nous pousser afin de partager l’espace. Je vous passe les détails sur mon enchantement et mon envie de partager avec eux. Nous finirons par complètement nous pousser et aller plus loin.

 

Ce matin c est avec douceur, calme et respect que ces c-------s se lèvent, déjeunent et plient leur camp. Bien sur,  je peste plus que jamais, à tel point que je me lève et me voilà partie pour 40 minutes de footing, très efficace. Georg m’étonne de par son calme, il m’énerve même tellement il est calme.

 

Nous voici repartis pour une journée de route encore très jolie, avec en plus des inselbergs. Ce sont de gros massifs granitiques qui sortent du sol. Nous nous arrêtons dans un village pour acheter des bananes et des beignets, qui en se moment constituent nos lunchs de routards. Escapade très sympa au milieu des gens qui hallucinent un peu de voir des blancs (muzungu) s’arrêter ici. Les gens rigolent avec nous et c’est sympa.

martin chasseur

maison africaine

vue sur rivière Luangwa

pont de la rivière Luangwa

huttes africaines

bus

village

déménagement a vélo!!!

 

Ce soir nous sommes à Chipata dans un camping ou il y a encore un gros camion d’overlanders, mais le camping est grand alors nous sommes loin d eux.

 

Au menu de ce soir, des pâtes, mais je me suis trop lâchée sur l’ail.

Il fait un peu frais ce soir et Georg s’est brûlé le pouce en faisant le feu, et oui le charbon c est chaud !!!

 

La nuit sera bonne.

 

Manue

 

 

12/01/07

 

Hier soir, nous nous sommes endormis sous un ciel magnifiquement étoilé, dans un camping ombragé sous des rangées de beaux arbres genre tek. Cela nous faisait du bien, de se coucher sans la perspective d’un déluge nocturne.

Patatras ! Voila qu’en pleine nuit, une bonne douche zambienne nous a rappelé à la dure réalité de la saison des pluies.

C’est donc dans une marre de boue et de grenouilles que nous avons fait nos premiers pas ce matin. Quel plaisir.

Puis, en cherchant nos affaires de douche dans la voiture, ce sont des piqûres persistantes qui nous assaillirent : des grosses fourmis. Nous avions beau leur taper dessus, même mortes - aplaties - plus écrabouillées que ça tu meurs- elles ne lâchaient pas prises.

Après avoir mis tout le camp a sécher au soleil (et oui !), nous nous sommes alors payés un petit déjeuner bien costaud afin de nous consoler.

Juste avant que la pluie ne reprenne, nous avons remballé le camp et nous sommes partis pour la ville toute proche : Chipata.

 

De Chipata, ou nous avons fait dans cette petite ville vibrante d’activité et de changeurs au noir, nous nous sommes dirigés vers la frontière avec le Malawi.

Depuis, du monde, du monde, du monde…

 

C’est qu’en Zambie, il y a bien des gens aux abords des grands axes, mais on devine qu’au delà des abords de la route, il n’y a plus grand monde.

Depuis Chipata, et depuis notre passage au Malawi, c’est très peuplé. Tout le temps du monde à pied, en vélo, en char à bœuf, assis sur le coté à regarder béatement passer Big Mama. Beaucoup de vélos. Enormément de vélos. Il faut vraiment faire très attention aux gens, en permanence.

La route goudronnée est surprenement bonne, d’ailleurs.

 

Le paysage change lui aussi radicalement. Tout est cultivé. Alors qu’en Zambie, nous voyions de vastes forêts clairsemées.

Ici, ce sont des montagnes, et non de grandes collines ou de petites plaines propices à l’agriculture intensive, comme en Zambie. Plus de forêts. Que des petits champs de mais et de tabac à perte de vue, jusqu’aux moindres flancs escarpés.

Ah ! J’oubliais… Une averse du tonnerre. Nous ne voyions plus rien. Nous avons presque dut nous arrêter.

vue de la route

route avant orage

champ de tabac

maisons de briques

orage

gros orage

 

A Lilongwe, la capitale, nous nous sommes arrêtés dans un centre commercial moderne, nickel, à l’occidentale. Incroyable, ici, dans ce pays réputé des plus pauvres au monde. Nous nous y sommes baffrés une pizza. C’est que nous en avions très envie. A Lusaka, nous en avions cherché un soir. Mais nous étions rentrés bredouilles après 20 km de route et de détours.

 

Le soir tombant, nous nous sommes dirigés vers le lac Malawi. Paysage magnifique de montagnes au soleil couchant. Nous étions à la même hauteur que les nuages teintés d’orange, rose et rouge... La lumière était irréelle. Nous entrions et sortions des nuages, et il semblait que nous naviguions entre eux un peu comme dans un avion. Tout était très vert. Vert et rouge. Rouge comme la terre, la pierre, et les briques des maisons.

 

Arrivée de nuit au bord du lac Malawi, à Songa Bay. Nous désirons nous épargner le camping, et prendre une chambre. C’est cher pour ce qu’on nous propose, et nous faisons plusieurs lodges et hôtels avant de trouver quelque chose de potable et sympa avec une belle salle de bain… Un lodge tenu par des hollandais. Ils fêtent l’anniversaire du patron. Notre chambre n’est pas prête. C’est le bordel.

Enfin ! Une nuit au sec avec de l’espace… Mais dans nos draps tout de même, ne faisant pas confiance à l’hygiène locale.

 

 

14/01/07

 

Hier matin, nous avons pris notre petit déjeuner du haut d’un promontoire dominant le lac. C’est grand. Le lac se perd dans l’horizon. On entend les vagues qui se brisent sur la plage. Des massifs granitiques sortent de l’eau. Ca rappelle un peu le sud de la Thaïlande.

Je suis descendu sur la plage. Il y avait des martins pécheurs et des cormorans qui guettaient la surface l’eau.

 

Nous sommes partis vers le nord. Beaucoup de villages, de gens. C’est moins riche (ou plus pauvre) que le Malawi que nous avons vu hier. Beaucoup plus pauvre et peuplé que la Zambie. Là bas, nous admirions les couleurs vives et les beaux vêtements. Ici, les gens sont mal habillés. Ils portent ce qu’ils peuvent.

Les troupeaux de chèvres et de vaches sont petits. Quelques animaux adultes. Beaucoup de chevreaux et de veaux. Les bêtes adultes sont mangées avant de pouvoir vieillir un peu.

C’est comme les gens, d’ailleurs. Peu de vieux. Beaucoup de jeunes et d’enfants. Tous minces et costauds. Souvent très minces.

Certains enfants ont peur de nous. Ils n’ont pas l’habitude des blancs.

retour ciel bleu

rue

sur la route

vélos

maison

famille a vélo

transport en commun

villa

chèvre devant chez elle

village 1

village 2

boucherie

pont

mosquée

 

Nous évoluons dans la plaine et les collines du littoral. Ca bosse dur dans les champs. De plus en plus de rizières et de cannes à sucre.

 

Les enfants se baignent et jouent dans les flaques de boue.

 

Les abords du lac sont roses, puis noirs vers le large. Les pluies ont lavé la terre et les rivières de boue se sont déversées dans les eaux normalement. En face,  de l’autre coté, des montagnes : le Mozambique.

canal lac Malawi 1

canal lac Malawi2

lac Malawi

 

Nous nous arrêtons dans un petit lodge sympa, avec une belle particularité : des poteries. Ils font de tout, de toutes les couleurs. C’est très beau, ce qu’ils font ici. Et très inattendu.

Paiement par CB et Mastercard accepté. Tarifs de colis vers tous les continents. Ils exportent dans le monde entier.

Ici ! Au bord de ce bout du monde, au bout d’un mauvais sentier 4*4 de 4 km…

plage de Nkhotakhota

baie de Nkhotakhota

rivière et plage

 

Aujourd’hui, journée calme… Nous avons larvé jusqu’à midi. C’est très agréable d’être bercé par les vagues (et la pluie, certes), à 50m de la tente.

Les pécheurs naviguent sur leurs mokoros. Les troupeaux de vaches défilent sur la rive.

 

J’ai passé l’après midi sur et sous la voiture. Petite révision de routine et serrage général de boulon. Au cas où… Manue, de son coté, a lavé nos caisses de bouffe et de vaisselle, qui en avaient bien besoin.

Manue s’est plongée avec résolution dans l’Assimil du portugais. Aujourd’hui, ça fait un mois qu’elle a arrêté de fumer. BRAVO !!

 

 

16/01/07

 

Avant-hier soir, et toute la nuit, ce fut un déluge ininterrompu qui s’abattit sur le Malawi. Enfin, du moins sur notre partie à nous. C’est très embêtant, la pluie, quand tu fais du camping. Y’a toujours le risque d’une fuite.

Lorsqu’il faut sortir de la tente pour un autre genre de fuite, on patauge dans la boue, ça éclabousse, on est mouillé. Après, de retour dans la tente, il faut faire attention à ne pas ramener trop de boue avec soit, dans les draps… Vive les lingettes !! Et puis il y a toujours ce brin d’herbe coincé entre deux orteils qu’on n’avait pas vu. On le voit toujours ce brin d’herbe, mais quand on est à nouveau bien au chaud sous la couette… Et qu’il faut donc en ressortir.

Mais en l’occurrence, ces petits soucis ne nous concernaient pas ; étant donné que nous avions monté la tente sous un vaste abri très sympa et… étanche… Na !

 

Au fait, je parle de draps, de couettes … Et ben ouais ! Car nous ne dormons pas en sac de couchage. Nous disposons d’une logistique technologique de pointe et high tech, nous !

Nous avons un roll-bed. Un roll-bed, c’est un matelas (en l’occurrence deux places) dans une bâche qui s’enroule comme une sorte de gros gâteau roulé. Là dedans, tout prêt à dérouler, il y a deux oreillers, un drap housse, un drap… et une couette pour les nuits fraîches des saisons des pluies africaines. C’est étanche, facile à transporter, remballé en 30 secondes, et surtout déballé et prêt à l’emploi tout aussi vite. C’est un peu encombrant, certes, mais Big Mama est vaste.

la plage

plage et bateaux

 

Hier, donc Manue s’est mise à la poterie. Moi, je bricolait un peu Big Mama, niveau étanchéité, alors j’ai pas vu tout ce qu’elle faisait.

Mais à chaque fois que je suis allé la voir, elle avait l’air de beaucoup s’amuser. Avec un tour du potier électrique, elle façonnait des boules d’argile. Puis elle les jetait sur un plateau à coté.

Sur le plateau, il y avait une belle tasse : le modèle façonné par le gars qui avait montré comment faire à Manue. A Coté, il y avait un truc difforme vaguement ressemblant, mais c’est génial ! Bravo Manue ! Continue !

A coté de son œuvre, les… essais moins concluants s’accumulaient.

A chaque fois que je venais, il y avait de moins en moins de boules dans le sceau, de plus en plus de blobs sur le plateau, et de plus en plus d’argile sur le front et dans les cheveux de l’artiste.  Ca faisait de plus en plus masque comme ils font dans les spas…

Manue la potière

plein les mains

les oeuvres de Manue!!!!!!

l'art de la poterie

à fond dedans

plage l'après-midi

plage l'après-midi

plage l'après-midi

plage l'après-midi

plage l'après-midi

Nous deux

 

Hier soir, très beau coucher de soleil sur le lac.

Plage et couleurs le soir

Plage et couleurs le soir

Plage et couleurs le soir

Plage et couleurs le soir

coucher de soleil

 

Ce matin, nuit sans pluie, et au joie !!! Grand beau temps !!! Ce grand beau temps ne nous aura pas lâché de la journée.

 

Nous avons repris la route vers le nord. Toujours de très beaux paysages. Les grandes plages de sable blanc du lac… Les petits villages un peu partout… Les gens qui marchent, qui travaillent, qui glandent, font du vélo… Partout, partout, partout !!!

Femme qui porte un sac sur la tête

mosquée

enfants qui rentrent de l'école

vélo

village et lac

petit port

village et lac

route

 

C’est tout de même sacrément pauvre. Et le pays donne l’impression de s’être appauvri. Dans les cimetières, les anciennes tombes sont en ciment. Les plus récentes ne sont que des trous dans la terre, avec une pauvre croix de bois. Les Eglises et les mosquées sont mal très entretenues, très dépouillées, voire à l’abandon.

 

Les gens sont sympas et nous font des coucous ! A force, on se fatigue un peu d’en faire constamment. Les gens s’arrêtent sur leur chemin et nous sourient. Sont ce nos Afrique peintes sur notre coffre sur le toit qui provoquent cette sympathie, ou les habitants de ce pays sont-ils naturellement ainsi ? Peut être ne sont-ils pas tous simplement habitués à voir défilé un attelage pareil.

 

Il faut dire qu’il n’y a pas d’autres touristes. Les rares autres blancs que nous apercevons sont soit des volontaires, soit des résidents. Ce n’est pas la saison, pour les touristes. Mise à part quelques esprits obtus, ils viennent quand il ne pleut pas.

 

A midi, nous avons mangé dans un beau lodge sur une colline. Il dominait une grande plaine bordée d’une plage de sable blanc. Le lac était dans les tons bleu marine à vert émeraude. Les aigles passaient au dessus de nous. Des nuages d’insectes se déplaçaient sur le lac, à l’horizon.

 

Ce soir, nous dormons à 15m des vagues, dans une petite hanse magnifique. On se croirait en Thaïlande. On ne voit pas l’autre rive.

Plage

Rochers

Georges à l'apéro

vue du bar

 

Le sable blanc, les rochers qui sortent de l’eau…

On est pas bien la ?

plage

rochers

plage

plage

plage

 

 

20/01/07

 

Cette nuit la, dans la tente, nous fumes réveillés par une lampe braquée sur nous. Réveil instantané. Adrénaline. Le gars parle d’une voix rauque. C’est agressif. Nous nous tenons l’un l’autre, complètement flippés. Après quelques secondes, nos esprits s’éveillent, et nous entendons son mauvais anglais. « Je suis le veilleur de nuit ! Pas de problème ! Tout va bien ! »

Il s’en va. On se calme un peu. Après quelques minutes, je trouve le courage de sortir, et d’aller voir si tout va bien du coté de Big Mama.

 

Ce jour la, donc, nous sommes partis vers Mzuzu, la capitale du nord du pays. Mzuzu est réputée pour son marché et pour son café.

Cette ville est perchée sur un plateau dans les montagnes. Très joli paysage, champs, villages.

Dans une plantation d'hévéas

route

femme avec un bébé

maisons

collines cultivées

champs

vélos dans le rétro

montagnes cultivées

montagnes cultivées

femmes portant des sceaux sur la tête

paysage avant d'arriver à Mzuzu

Arrivés à Mzuzu, un peu de logistique (change, essence, internet qui ne marche pas), et déception. Cette ville n’a pas évolué depuis des années. Elle semble attendre que quelqu’un quelque part pense à envoyer quelques palettes de peinture et de crépi.

Les quelques commerces intéressants sont aux mains des indiens, plus qu’ailleurs au Malawi et en Zambie. Ils sont d’une sympathie toute namibienne. Ca nous rappelle le pays…

Le marché n’est pas génial. Manue, prise de passion depuis Lusaka pour les couleurs et motifs africains, dégotte tout de même quelques beaux tissus. Nous faisons aussi le plein de café, bien évidemment. C’est qu’il est bon, le café, dans ce pays.

 

Nous redescendons vers la cote, et nous nous rendons à Nkhata Bay, un village de pécheurs assez touristique (à l’échelle du Malawi). Nous nous installons au Mayuka Village, un backpacker installé à flanc de colline. L’endroit est très sympa. L’équipe est accueillante, souriante, avenante, pleine d’humour. Nous prenons un petit bungalow simple mais bien tenu avec vue sur le lac… ce qui n’est pas difficile, car 2 mètres en dessous, c’est le lac… Terrasse à l’ombre des manguiers et des figuiers étrangleurs… Le seul défaut de l’endroit, ce sont les escaliers. Il y’en a partout, et des bien raides. Aller aux toilettes, au bar, sur la grève, nécessite un effort qui force l’anticipation, ou la patience…

Le pire, c’est la voiture, sur un parking au dessus de nous. Y aller, c’est la suée assurée, surtout avec la chaleur et la moiteur du lieux.

femmes portant des plateaux

vélos

régimes de banane

camion plein de passagers

vue depuis le bungalow

C’est plein de fourmis partout. Et d’araignées. En général, c’est Manue qui attire les moustiques. Mais là, c’est moi qui passera une partie de mon temps à tuer et chasser les petites bêtes à 6 ou 8 pattes. Il y a d’ailleurs un truc qui m’a piqué à la paupière. Ca a bien enflé et ça me gène un peu. Quand les gens nous demandent ce qui m’est arrivé, nous répondons que c’est Manue qui me cogne la nuit parce que je ronfle. C’est toujours délicieux, ce petit moment d’hésitation qu’on les gens avant de comprendre si c’est du lard ou du cochon.

 

Avant-hier, donc, nous nous sommes rendus en ville. Manue est allée dégoter un petit tailleur pour nous faire deux sacs, et pour se faire faire une robe dans les tissus africains. De mon coté, je suis allé trouver un garagiste dont on m’avait parlé, le seul du bled. J’étais peu convaincu lorsqu’il a entamé de permuter mes roues dans la rue, devant tout le monde. Ca faisait du spectacle pour les passants. Il m’assurait avoir un garage, et je ne comprenais pas pourquoi on n’y allait pas.

Puis, il m’amena au « garage » (workshop). C’était effectivement à 100m. Et il était vrai qu’il y’avait moins de place que dans la rue. En fait de garage, il s’agissait d’une échoppe boueuse coincée entre des vendeurs de pommes frites et des arrières cours d’étalages du marché. Dans la boue, évidemment, comme tout le reste de ce charmant petit village.

Il fallait faire une soudure. Là, j’ai été impressionné : l’appareil de soudure à l’arc fait maison, bobines à l’air, câbles de récup qui traînent dans la terre et tout et tout… Et le plus incroyable, c’est que ça marche. C’était pas incroyable comme bouleau : souder une pièce de métal sur un écrou qui refusait de s’ouvrir, mais qu’est que c’est beau, la débrouillardise africaine !

 

Hier matin, nous sommes allés récupérer les tissus chez le tailleur. Pour les sacs, 2-3 retouches, et le résultat était honorable. Pour la robe, Manue était particulièrement déçue. Elle ne s’attendait pas, certes, à un travail mirobolant, mais tout de même pas au massacre que nous avons constaté. On a payé le gars, et nous sommes partis un peu dépités. L’Afrique, ce n’est pas toujours ça…

 

Hier après midi, nous avons loué un canoë, et nous sommes partis pagayer un peu le long des cotes. Nous nous sommes régalés. Nous avions pris des masques, palmes et tubas, et nous avons plongé un peu dans les rochers prés des rives. Très joli. Des poissons bleus, jaunes, roses, rouges, dans une eau limpide, chaude. Très impressionnant pour un lac.

pirogue

Manue

 

Hier soir, il y’avait un grand barbecue. On s’est bien rempli la panse, malgré les quelques problèmes de transit intestinal que j’ai connu ces derniers jours.

Nous y avons rencontré Allan et Diane, un couple germano-sudaf revenant du Mozambique. Ils sont très déçus de leur expérience là bas. Ils travaillent sur des bateaux de plaisance, et ils cherchaient un petit coin pour s’installer, pour vivre ensemble (ça rappelle une autre histoire, ça, non ?). Corruption, vols, barrière de la langue, manque de concessions disponibles ont détruits leurs espoirs. Ils cherchent maintenant au Malawi.

Nous les avons revu ce matin, pour échanger quelques tuyaux. Nous sommes désolés pour eux, et je ne puis cependant m’empêcher de me demander, suite à cette rencontre, combien de milliers de personnes sont actuellement en train de chercher à s’établir au Mozambique…

 

Après leur avoir dit au revoir, nous nous dirigés vers le sud, vers ce fameux pays que nous attendons tant de voir et de découvrir. Nous voulions faire 300km. C’était ambitieux. La route est bonne, mais il y a tellement de monde (des piétons et des vélos partout) qu’on ne peut jamais dépasser le 80, et qu’on est plutôt très prudent. Nous sommes donc arrivés de nuit à Songa Bay, encore une fois.

Ca fait un peu peur, de conduire la nuit. Trop de monde. Pas de lumière. Il faudra éviter…

marais

mosquée

maison

route inondée

 

 

24/01/07

 

Le lendemain, après un bon petit déjeuner au « Red Zebra », le meilleur resto du coin (c’est pas difficile, mais c’est mérité…), nous avons repris notre route vers le sud. Très belle route. De beaux baobabs, des rizières. Des champs de mais à perte de vue, dans une forêt très clairsemée de gros arbres tropicaux. En faisant le tour du sud du lac, nous sommes tombés sur une très mauvaise piste. Nous étions contents lorsque nous passions la troisième. Big Mama a beaucoup souffert dans les nids de poules à répétition, mais elle demeure vaillante.

aigrettes

aigrettes

baobab

femme portant du bois

femme portant du bois

mosquée

maisons

abris

gamines

mosquée

femme

vélo

baobab

mosquée

église

ciel d'orage

champs et baobab

rivière

femme

maisons

champs

maison

pont

champ

église

maisons

piste

maison

maison

champ

piste

 

Arrivée en fin d’après midi à Cape Clear, sorte de baie de sable coincée entre des montagnes granitiques. Partout autour, de la verdure relativement intacte; c’est un parc national. Sur la plage, un joli village Tonga encadré par une marée montante de campings et de lodges. En face, c’est le lac Malawi, plus beau que jamais, avec de petites îles verdoyantes. Nous avons tout de suite adoré le coin.

Faut t-il vraiment que nous allions jusqu’au Mozambique ?

Arrivée à Cape Mc Clear

Plage à gauche

Plage à droite

 

Après une bonne course dans les champs, nous avons pu apprécier le résultat mirifique mais un peu petiot du four à pizza du resto du camping… Une pizza, bien évidemment.

Pourquoi cet intérêt démesuré pour ce plat italien, alors que nous pourrions manger des tas de petits plats africains sympas ? Et bien parce que des tas de petits plats africains sympas, c’est franchement dur à trouver. Voir impossible. C’est que la nourriture africaine, dans l’immense majorité des cas, c’est pour se nourrir. Aucune recherche culinaire. Toujours la même chose, cuit de la même façon. En clair ce n’est pas très bon.

Rien à voir avec l’Amérique latine ou l’Asie.

 

Le 22, je ne sais plus ce que nous avons fait. Rien, je crois.

Nous avons appris à jouer au bao, équivalent local de l’awalé. Nous avons fait une sieste. Mangé d’autres pizzas. Admiré les aigles pécheurs, les mouettes, et les cormorans qui passaient au dessus de nous. Regardé du tennis à la télé. Travaillé sur Big Mama. Discuté un peu avec les gens du camping. Des locaux, dont un gars qui a travaillé sur un programme d’éradication de la biliardioze ; un jeune couple de docteurs australiens en chemin vers le nord du pays, afin d’y faire du volontariat ; un jeune couple de hollandais en train de terminer un tour du monde… C’est par ces derniers, Myriam et Stephan, que nous avons appris que le lodge voisin appartenait à une française… de Namibie.

Ca, c’était proprement incroyable. Il fallait que nous allions voir.

Manue a ainsi retrouvé Josiane, une femme qui a travaillé à l’Ambassade de France de Windhoek, et a quitté la Namibie voici deux ans. Vraiment étonnant de se retrouver là ! Elle a monté avec sa fille Nathalie un sacré lodge en, sur la plage. Nous avons bien discuté, et nous sommes donnés rendez vous pour le lendemain.

bateau

plage et bateau

 

Georges

 

Le 23

 

Réveil très tranquille toujours au bord du lac Malawi au cap Mc Clear, petit dèj face au lac, salutations matinales avec les beach boys de la plage qui veulent nous amener faire un tour en bateau. Trop cher.

Passons notre matinée à flâner, et à se protéger de gouttes de pluies énormes qui tombent d’un ciel très noir.

 

Et après la pluie, le beau temps se réinstalle et nous permet de nous motiver à enfin se bouger en louant un kayak de mer.

Et hop ! Nous voilà partis pour une bonne après midi de pagayage, en direction de l’île voisine qui n’est vraiment pas à côté, finalement.

Nous accostons sur cette île, Georges part pour des explorations sous-marines qui s’avèreront bien meilleures que les précédentes : plein de poissons, bleus, jaunes, rouges. Vraiment magnifique et incroyable pour de l’eau douce.

Décidons de continuer et partons pour le tour de cette île qui nous surprend par sa dimension. Surpris, on y va quand même. Magnifique île très verte, végétation luxuriante, des aigles pêcheurs pénards aux sommets de grands arbres surplombant le lac, des calaos trompette avec leurs cris perturbants (imitation parfaite de bébé qui pleure).

Revenons sur notre plage de départ après deux bonnes heures dans les bras, le soleil dans le dos, des images plein les yeux. Trop beau le Malawi, nous aimons vraiment ce pays.

 

Début de soirée par une ballade au village d’à côté dans la même baie ; les gens sont adorables, ils nous saluent, sont curieux de notre origine, sourient facilement et c est très agréable et surprenant.

plage et ciel rougeoyant

plage et ciel rougeoyant

pécheurs qui font sécher le poisson

pécheurs qui font sécher le poisson

étals de poisson séché

Filons chez nos voisins du lodge d’à côté, ils nous ont invité a dîner et à partager deux ou trois tours de tarot. Soirée tranquille avec des gens particuliers.

Au lit.

 

1 heure du mat, un bruit d’enfer. Des gens qui rigolent et qui gueulent à pleins poumons, aucun respect pour les autres … voici nos amis bien aimés, les overlanders avec leur gros camion.  NO COMMENTS

Nuit trop courte.

 

Manue

 

Ce matin, nous avons fait nos adieux au lac Malawi avec quelques regrets, et nous sommes redirigés vers le sud. Nous avons déposé à la ville voisine Myriam et Stephan pour qu’ils puissent prendre un taxi-brousse vers la capitale, puis vers la Tanzanie. La route était mauvaise.

Miriam et Stephan

Encore beaucoup de petits villages, des rivières, des lacs, et toujours ces montagnes embrumées en arrière plan.

 

Je tiens d’ailleurs à décerner aujourd’hui un trophée peu connu : celui des flics les plus sympas au MONDE !!! Nous avons franchi plusieurs barrages de flics, et au lieu de se faire emmerder, ils nous posaient des questions sur notre voyage, nos origines, nous balançaient une petite vanne, nous apprenaient quelques mots de tchitchewa. Même que ça bloquait les autres qui arrivaient derrière, et qui devaient attendre qu’on ait fini.

 

Un peu avant d’arriver à Zomba, l’ex capitale du pays, petit incident mécanique : l’accélérateur qui reste bloqué ! C’est quand même très embêtant, en descente, dans des montagnes… Grand moment d’interrogation… Arrivés en bas de la pente, la solution s’est imposée : couper le contact…

route juste avant que l'accélérateur ne fasse des siennes

Il y avait évidement un village, pas loin, et nous avons vite eu de la compagnie.

C’est Manue qui a trouvé la panne : un ressort qui avait lâché. J’ai bidouillé une réparation avec un ressort pris ailleurs, et nous voila repartis…

 

Vue d'en bas sur le plateau de Zomba

Arrivée à Zomba en milieu d’après midi. Quelques jolis restes de l‘époque coloniale ; les parcs, les bâtiments publics espacés, les jardins. Beaucoup de mendiants, ce qui est très rare en Afrique : des éclopés, des victimes de la polio… Ca se bat dans la rue. Très mauvais feeling.

Après un déluge cataclysmique, et des rivières d’eau qui envahirent la ville, nous nous sommes échappés vers le plateau de Zomba, dans les hauteurs au dessus de la ville. Le plateau de Zomba est réputé pour ses paysages, pour ses panoramiques de la région alentour. Ca monte sec, et très vite, nous entrons dans des forets de grands conifères.

En sens inverse, de pauvres bougres descendent d’énormes cargaisons de bois à dos d’homme ou sur des vélos qui ne demandent qu’à partir dans la pente.

On se croirait dans les montagnes rocheuses.

Un beau lac en arrivant sur le plateau. Et là, un petit gars qui vend des fraises et des fruits de la passion par saladiers entiers.

Nous essayons d’acheter des demis ou quarts de saladiers, mais il ne comprend pas, ça le dérange un peu. Mais on y arrive. Ce sera un délice !!!

Femme portant beaucoup de bois

Femme portant beaucoup de bois

 

Nous arrivons dans un campement dans une petite combe, avec des bungalows. Nous sommes dans une grande forêt de conifères, un peu dans les nuages. C’est très humide. Il fait frais. Quel changement avec ce matin !

Nous prenons un bungalow, mais il s’agit en fait d’un petit refuge de montagne, avec deux chambres, un petit salon avec des vieux fauteuils émoussés de faux velours, des boiseries. Une petite cuisine comme celles d’avant l’eau et le gaz, avec un fourneau. Il y a même une cheminée dans le salon.

Nous nous sommes donc fait une petite soirée au coin du feu. Nous avions oublié ce que c’était. Cette bonne chaleur, le frais qui entre quand on ouvre la porte d’entrée, cette odeur de résine brûlée qui émane du foyer, cette tranquillité… Nous touchons du bout des doigt les soirées vosgiennes…

Georges et ses fraises

 

Georges

 

 

25/01/07

 

Ce matin, réveil tardif, vers 10h. Rien de plus normal pour nous, mais pas pour Edgar, notre guide du jour. Nous devions faire une petite marche sur le plateau de Zomba, mais sans préciser l’heure. Selon lui, il nous attendait depuis 6h du mat. ça a donné lieu à une petite échauffourée, et nous avons failli ne pas y aller tellement ça nous a pris la tête.

Finalement, ça a été une belle marche. Une rivière avec des cascades, de belles forêts de pins ou mélèzes (sais pas), des vues splendides sur la plaine environnante, des étangs. Très, très vert. Nous passions tantôt de la forêt tropicale humide à des pinèdes bien européennes, avec l’odeur de la résine et le lit d’aiguilles sur lequel nous marchions. Nous avions oublié ce que c’était…

Cascade

Chemin dans la forêt

Torrent

Vue sur la plaine

Vue sur la plaine

Edgar et Georges

Torrent

Manue sur un rocher

Manue vous tire la langue

Manue sur un rocher

Georges dans les hautes herbes

Edgar et le torrent

Figuiers étrangleurs

Des grumiers emportent leurs cargaisons de troncs, tandis que des dizaines de gars et filles portaient sur la tête ou sur un vélo leurs incroyables chargements de bûches.

Vélos chargés de bois

Vélos chargés de bois

 

Edgar est un exemple assez classique en Afrique. Il a perdu ses parents alors qu’ils avaient la quarantaine (palu, sida ?). En tant qu’aîné, il veille à ce que ses petits frères et sœurs ne manque de pas trop et aillent à l’école. Et comme il s’est marié, voici qu’il se retrouve écartelé avec sa belle famille qui demande aussi de l’attention. Sans oublier ses deux enfants. Bref, ce n’est pas facile. Il en divorce d’avec sa femme, et ça a l’air de bien le miner.

L’ambiance s’est bien décrispée avec lui. Mais, à la fin, il est tout de même parti dés qu’il a reçu son argent, sans demander son reste.

 

Vervet

En fin d’après midi, petit tour en ville. En cherchant une pizzeria, nous avons atterri dans un resto indien au patron pas sympa. Mais comme il nous a un peu intimidé, nous avons mangé chez lui. Mal. On ne reviendra pas, c’est sur. J’écrirai un mail à Lonely Planet.

 

Nous avons fait un petit tour au marché. Manue a agrandi son stock grandissant de tissus. Elle devient une négociatrice hors paire. Par contre, moi, je me suis fait avoir pour des petits ressorts pour l’accélérateur de Big Mama.

 

Déluge un peu avant le coucher du soleil. Rencontre avec un couple de sudafs en land rover. Allan et Suzy. Des sudafs sympas, je tiens à le préciser, car c’est suffisamment rare. Nous avons passé la soirée ensemble. Ils ont tout vendu et entrepris de voyager jusqu’au Kenya, afin de trouver un endroit où s’installer. Faisons nous partie d’une migration ?

Je connaissais la migration des gnous. Phénomène animalier fabuleux et unique à l’Afrique. Voici maintenant la migration des boers et des blancs, phénomène très africain. Ils viennent de Namibie, d’Afrique du Sud, du Zimbabwe, et ils vont tous au Mozambique et au Malawi. Certains se perdent en Tanzanie, au Kenya, ou en Zambie, mais ça, c’est parce qu’ils ont un GPS. Ils ont oublié leur instinct.

Allan et Suzy

 

 

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