25/11/06

 

Two rivers. Kgalagadi National Parc. Afrique du sud. Nous sommes enfin en voyage.

 

Ca fait des mois que nous préparions cette expédition.

Fin août, nous annoncions tous les deux notre démission  a Nicolas, notre patron. Depuis, nous avons bricole notre mascotte, Big Mama, pour qu’elle nous emmène jusqu'à l’océan indien.

Big Mama. 573 000 km au compteur. En fait, peut être plus de 800 000. Un vieux Land Cruiser qui a fait toutes les guerres des safaris namibiens. Ses premiers propriétaires n’étaient autres que les parents de Tipi, l’enfant sauvage. Elle a ensuite appartenu à la plus ancienne compagnie de safaris francophones du pays.

C’est donc notre mascotte. Mais aussi notre inquiétude, notre cauchemar, notre espoir. Sans elle rien de ce voyage ne se fera. Mais avec elle, nous passerons partout. Tous les matins, nous lui brûlons un cierge, nous lui dédicaçons une petite prière…

Nous avions prévu de partir le 15 novembre, jour de la fin de notre bail. Une semaine avant, nous l’avions confié à un garagiste afin de vérifier quelques fuites d’huile. Les jours se sont égrenés lentement, un a un. Notre garagiste ouvrait la boite de transfert, le radiateur, la direction… Chaque nouveau démontage révélait un autre souci potentiellement bloquant. Un truc qu’il valait mieux réparer ici, plutôt que de se retrouver en rade en pleine brousse, dans un lit de rivière du fin fond de la Zambie.

Un fois, nous avons pris le garage d’assaut, résolument, se promettant de lui mettre une pression d’enfer pour qu’il nous rende notre voiture au plus vite. Nous avons trouvé Big Mama en pièces détachées. Déprimant. Une déferlante d’explications techniques acheva de précipiter notre retraite résignée.

Nous avons quitté notre appart, squatté une pièce chez Mélanie, Nicolas, et Pascal, avec tout notre bordel. Ce squat improvisé, au milieu des couvertures, sacs de couchages, bidons d’essence, autres caisses de casseroles et de fringues, nous a valu le surnom de moldaves.

Nous avons patienté pendant deux semaines, passant le temps à dire au revoir 1,2, 3 fois a nos amis. « Vous êtes encore la vous ? » est devenue une réplique trop usée. Une autre « C’est quand votre prochaine soirée d’adieux ?» Ou encore « Vous nous gardez l’appart pour Noël ? »

 

Lorsque nous avons enfin récupéré Big Mama, nous sommes entrés dans une frénésie de préparatifs. Nous étions prêts à y faire les derniers aménagements, archi prêts.

Ah ! Il fallut aussi que je répare une fixation sur le pot d’échappement.

Au chargement, nous nous sommes aperçus que nous avions bien trop de choses. Nous en faisions trop, tout simplement. En plus de partir en voyage, nous déménageons. Nous partons de l’Afrique tropicale sèche pour l’Afrique tropicale humide. Avons-nous vraiment besoin des couvertures, anoraks, des polaires, de 23 paires de chaussettes, etc, etc… Nous laissons donc une bonne partie du superflu dans le garage de Laurence et Marc, hier matin. Et nous sommes partis ! Ouaiiiiis !!!

En rodage. 15 jours. Nous revenons ensuite vers Windhoek, pour le mariage d’Erwan et Simone. Et ce sera alors, que nous partirons vers le Mozambique.

Hier, nous avons fait 500 km vers le sud, et dormi à Keetmanshoop. La voiture marche  nickel. Très bonne route. Nous ne consommons que 16-17 litres au cent.

 

Mélanie, Cécile, Mathilde et Anne Hélène nous ont rejoint au campement. Elles partent en week-end dans le sud namibien, notamment vers le Fish River Canon. Très bonne soirée.

Céline, Mélanie, Mathilde et Anne Hélène

 

Aujourd’hui, nous avons franchi la frontière sud africaine. 400 km de plus, dont pas mal de tôle ondulée.

En arrivant, ce soir, Manue nous a concocté une délicieuse salade, alors que je mettais des cales pour fixer le marchepied (dessoudé). Et puis j’ai bricole une réparation de fortune sur le pot d’échappement, lui aussi dessoudé, qui faisait un bruit de casserole.

Mais c’est prometteur. Sur la fin de journée, nous avons admiré les grandes dunes rouges du Kalahari. C’est magnifique.

Fatigués, pleins de poussière, mais heureux d’être ici.

Un mahali s'invite au petit déjeuner

Une mangouste fauve

Une autre mangouste fauve

Une mangouste et le genou de Manue

Un écureuil fouisseur… fumeur

 

 

26/11/06

 

Nous sommes partis en safari vers 11h, tranquilles, ce matin.

Nous avons passé une journée très chaude, probablement prés de 40 degrés, à chercher des animaux un peu hors du commun. Décevante.

Bien entendu nous avons vu des Oryx, des gnous, des springboks et des rapaces en pagaille. Mais pas de chats.

Toutes ces antilopes ne sont faites que d’os et de muscles. Rien a voir avec les animaux bien gras de Namibie.

Nid de républicains sociaux

Sur la piste…

Un chacal à chabraque

Une empreinte de lion dans le sable

Paysage

 

Arrivée au campement de Nossob vers 16h. Nous nous sommes rués dans la piscine.

Le campement, c’est une zone avec des bungalows, des rangers, un camping, une épicerie, le tout entouré d’une clôture, de 2m de haut.

Les barrières sont fermées à la nuit tombée, pour éviter l’entrée de certains visiteurs.

 

Nous avons été surpris par la familiarité des oiseaux, écureuils fouisseurs, et à la nuit tombée d’un chacal. Ils ont tellement l’habitude d’être nourris par les touristes qu’ils n’ont plus peur du tout.

 

Vers 21h, les chacals gémissaient tout autour de Nossob. Un lion hurlait dans le lointain.

Manue avait donné à manger à un chacal. Un peu plus tard, je voulais donner un coup de bâton au même chacal, car je trouvais qu’il se rapprochait un peu trop prêt de notre table. Petit débat entre nous.

Et la, rugissement de lion, tout prêt de nous. Un grondement sourd et grave, qui résonne dans l’immensité du Kalahari comme dans une gorge, qui fait bourdonner la poitrine, qui t’envoie un coup de froid dans toute la colonne vertébrale.

Toutes les lampes de poches, les spots des campeurs sont braqués dans la même direction. Il était la, a 100m, contre la clôture. Adrénaline. J’ai voulu me rapprocher, Manue me demanda ce que je faisais, si j’étais devenu fou. Ce n’est pas cette clôture qui peut arrêter ce genre de bestiaux. Une voiture de ranger est arrivée. Le lion s’est éloigné, mais nous avons entendu ses rugissements, trop prés, pendant peut-être encore 1 heure.

Nous sommes allés au point d’eau pour espérant l’apercevoir à la lumière des lampes  halogènes. Sur le chemin aller et retour, a pied, nous n’étions pas rassurés. Et si il était entré dans le campement ? Les rangers ont-ils bien fermé la clôture ?

La nuit s’annonce anxieuse.

 

 

27/11/06

 

Et bien nous avons passé notre première nuit dans la voiture. J’y ai aménagé un grand plancher à l’arrière, juste assez grand pour que nous puissions y dormir à l’aise, en dessous duquel toutes nos caisses sont stockées. Nous avions prévu cette possibilité en cas de pluie. Nous n’avions pas pensé au lion.

 

Safari du jour. Nous ne sommes pas mécontents. Belle scène d’un troupeau de gnous venant s’abreuver. 2  lionnes tellement abruties par la chaleur que l’une d’elles s’est pissée dessus plutôt que de se lever. Un chat sauvage. 3 bébés chacals. Un otocyon. Pas mal du tout.

Dans le sable profond…

Troupeau de gnous

Les gnous s'en vont

Serpentaire

Lionne _ Le repos de la guerrière…

Lionne _ Gueule en sang

Lionne _ Les tiques me piquent

Lionne _ J'ai chaud

Hérons cendrés

Pause casse croûte

Lionne _ J'ai très chaud

Lionne _ ils m'embêtent ces touristes

Lionne _ Patte de velours !

Lionne _ Profil ensanglanté

Lionne _ Je dors

Lionne _ Regard

Orage et crépuscule

Otocyon

Chiot chacal

 

Ce soir, a Nossob,  pas de lion signalé. Du moins, pas encore. Un orage semble s’approcher.

 

 

28/11/06

 

Comme le désert attend la pluie, la peau brûlée par le soleil attend la biafine. Nous attendons toujours le léopard, lion ou guépard au détour d’un chemin.

Journée chaude et longue dans un paysage de petites dunes oranges parsemées de végétation.

Coucher de soleil encore une fois magnifique, il fait nuit et le vin blanc frais s’apprécie avec délectation.

Oryx sous un arbre

Oryxs dans les dunes

Maman autruche et ses petits

Oryxs sur la piste

Oryx qui regarde en arrière

Paysage

Nuages roses 1

Nuages roses 2

Gonolek rouge et noir

 

Manue

 

 

30/11/06

 

Le 28, en journée, bruit de casserole sur la piste. Le pare-choc avant était dévissé. Il était presque parti en vacances. Tout comme le pare buffle, d’ailleurs. Nous nous sommes donc attelés à une séance improvisée de serrage de visses. Nous étions dans les dunes. Quelques arbustes, assez grands pour ombrager un chacal ou une outarde, mais pas d’arbres.

Comme spectateurs, nous avions des oryx, des lézards… et le soleil. Quelle chaleur.

Le soir, au camping, nous nous sommes faits croqués des tomates, des bananes, nos avocats, par des écureuils fouisseurs. Ils étaient entrés subrepticement dans la voiture. Nous nous demandions ou ils étaient passés, justement. Il n’y eu pas de flagrant délit, mais le méfait était signé.

 

Hier matin, nous décidâmes de quitter ce parc national, puisque nous ne voyions pas ce que nous attendions. Il faut dire que nous avons peut être loupé le coche, par flemmardise. Le parc ouvre ses portes dés 5h30. Nous ne sommes jamais partis avant 10h, c'est-à-dire lorsqu’il faisait déjà très chaud. Et les animaux, contrairement aux touristes, ne sont pas du genre à cramer au soleil.

En matinée, sur la piste, nouvelle séance de serrage de boulons. Cette fois ci, c’était le système de fermeture du capot qui se barrait. Ca couinait vraiment trop. Cette fois, nous étions sous un bel acacia, habité par 5 grands ducs. La maman, le papa ; et las trois petits.

Grand-duc 1

Grand-duc 2

Grand-duc 3

Grand-duc derrière la branche

Aigle martial

 

Sortis du parc en début d’après midi, nous nous sommes dirigés vers Upington. La, nous avons loué une chambre. Petit luxe bien mérité. Un bon lit, un bon petit resto.

 

Ce matin, nous avons fait ressouder le pot (ma réparation de fortune avait bien tenu) et réparer un pneu (les épines d’acacia, ça ne traverse pas que les semelles).

 

Nous nous sommes ensuite dirigés vers les chutes d’Augrabies, en longent la rivière Orange. L’Orange est dans une vaste vallée, au milieu d’une immensité aride, quasi désertique. A l’horizon, des massifs granitiques. Dans la vallée, de la verdure à perte de vue.

Des vignes. Tout est irrigué, sur les 120 bornes que nous avons fait, ce n’étaient que des vignes. Absolument impeccables. Très, très bien tenues, avec de grosses grappes bien lourdes  en dessous. Nos vignerons ont de belles leçons à prendre à ce niveau.

Parfois, il y a même des dunes entre les vignobles.

 

Les chutes d’Augrabies. L’Orange se jette dans une gorge avec fracas, dans une impressionnante d’au moins 30 mètres. Très joli.

Chutes d'Augrabies _ Manue

Chutes d'Augrabies 1

Chutes d'Augrabies 2

Chutes d'Augrabies 3

Chutes d'Augrabies 4

Chutes d'Augrabies 5

Nous avons marché le long du fleuve, dans les granites oranges érodés.

Chutes d'Augrabies _ Manue

Damans des rochers

 

Cette après midi, nouvelle séance de serrage de boulons. On trouve toujours des visses à serrer ou a remettre, si on est motivé. Manue m’a lancé que je m’occupe plus de Big Mama que d’elle. Il faudra peut être que je revoie mes motivations.

 

 

1/12/06

 

Nous avons été réveillés par un babouin, il fouillait notre poubelle. Toute la troupe était la, un peu plus loin, à attendre un moment d’inattention de notre part, et éventuellement notre départ, pour investir les lieux.

Nous avons ensuite quitté l’Orange pour une longue traversée du désert. Rien que de la platitude plate. Nous traversions tous les 100-150 bornes des bleds aux noms évocateurs ; Poffadder (vipère heurtante), Springbok (une petite antilope).

Route infinie

Georges aux commandes

A Springbok, C’était la panique. Un monde ahurissant sorti des fermes du désert avait envahi la ville (bourg, village ?) C’est jour de paie. Ils dépensent tout ce qu’ils peuvent tant qu’ils l’ont dans les supermarchés et grandes surfaces. Fringues, meubles….Des caddies qui dégueulent de tout et n’importe quoi.

Nous nous y sommes arrêtés pour e la logistique ; glace, eau, change. Le goudron de la rue principale fondait sous le soleil. C’était comme une boue noirâtre et visqueuse. Les voitures y roulaient avec un bruit de pluie. Les chaussures y restaient collées. Les enfants avaient l’air d’apprécier ce nouveau jeu. Les adultes moins, a racler leurs semelles après chaque traversée. J’en ai même vu un y perdre une tong. Dans les magasins, le bitume, collé aux semelles, envahissait les carrelages. Je n’imagine même pas les moquettes.

 

Nous nous sommes dirigés vers la frontière namibienne. Nous avons retrouvé l’Orange, et longé ses berges. Ici, au fond d’un vaste canyon, ce sont des dizaines de km de jardins maraîchers. Le fleuve est une oasis dans le désert. Ce n’est d’ailleurs plus un fleuve, et il semble bien épuisé d’avoir été trop puisé.

Nous nous sommes un peu perdus dans une vallée escarpée, à la recherche d’un camping qui a brûlé voici trois ans. Paysages superbes. Nous nous sommes installés dans un camping au bord de l’eau. Fatigués d’une longue journée de route.

Ce soir, nous avons le plaisir aigre d’avoir la compagnie d’un énorme solifuge, sorte de scorpion blanc, sans queue. Inoffensif, mais on ne le toucherai pour rien au monde.

 

 

3/12/06

 

Hier, journée de repos au bord du fleuve. Bronzage, café, serrage de boulons, siestes…

 

Ce matin, passage en Namibie. Nous avons longé le fleuve sur 150 km. Toujours beaucoup de vert, maraîchages, vergers, sur une bande étroite de part et d’autre. Et derrière, autour, ce canyon, cette vallée profonde, encaissée, minérale, désertique, dans laquelle nous évoluons. Très, très belle route.

Des montagnes de granite, de calcaire, de dolomite. Parfois, quelques dunes.

Des vignes, des villages, des mines de diamant.

Vallée de l'Orange

Montagnes

Vignes et désert

Vignes et désert 2

Vignes et désert 3

Rivière et village

Rivière et village 2

Désert et village

Montagnes et ciel

Au bord du fleuve

Sur la piste au bord du fleuve

Le fleuve

 

Déjeuner pique-nique sur une dunette au bord du fleuve.

Dune sur la rive

Arrêt pique nique

Fleurs

Héron Goliath

 

En début d’après midi, arrivée à la zone Sperrgebiet, la zone diamantifère namibienne. Notre route vers l’océan s’arrête la. Nous rejoignons Aus à travers les paysages désertiques sud namibiens que nous connaissons bien.

Grands espaces

 

Nous dormons dans un petit lodge ou nous avons l’habitude de nous arrêter en tour. Le patron nous offre le gîte. Merci Piet !

 

 

4/12/06

 

Réveil matinal, 7h (Georges), dans le confort des chambres de « Piet »

P’tit dèj, plein d’essence et destination la piste 707 qui longe les dune rouges du désert du Namib. Suite à mon idée indécise sur l’endroit ou s’arrêter pour admirer une dernière fois le désert, voila qu’il est trop tard pour faire demi-tour. Et donc nous nous retrouvons au château de Duwisib, un endroit ou nous allons sur certains tours, haï par de nombreux guides et moi-meme d’ailleurs (je le trouve sans intérêt), en bordure du plateau central namibien (venté, sec, monotone).

Surprise ! Le patron de l’endroit nous offre une fois de plus un bungalow pour la nuit. Très gentil monsieur au dela de nos espérances. Pour le remercier, nous décidons de manger son apple strudel. Pour lui faire plaisir EVIDEMMENT !!!

Une fois de plus, Big Mama a eu droit à un serrage de boulon des mains de Georges. Nous suspectons une crevaison lente. Aviserons demain.

Ce soir, au menu, pâtes au piment (un délice), un peu de lecture et dodo.

 

Manue

 

 

5/12/06

 

Changement de roue au lever.

Arrêt a Maltahohe chez Brian et Vanessa. Brian est un français né en Afrique du sud, qui a son petit camping  et un magasin de souvenir dans un bled paumé de Namibie, ou il n’y a rien a part des cailloux, quelques buissons épineux, et une route. Vanessa, sa copine, très jolie, semble injecter une sacrée énergie dans ce coin oublié des Dieux.

Arrêt ce soir à Anib, dans le Kalahari. Pfff !!! Encore des dunes rouges. Encore le Kalahari.

Campement dans le Kalahari

La nymphe du désert

 

Excellente salade ce soir. Des petites coccinelles noires s’étaient mises en tête d’aller s’y noyer. Chaque fourchette faisait l’objet d’un tri méticuleux. Délicieusement croustillante, cette salade.

Lever de pleine lune orange. Magnifique.

 

 

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